Quand tout démarre, Ludivine Vancker est dans une bien mauvaise posture.
Elle est retenue prisonnière, dans un minuscule réduit, tout noir, les poignets liés, sans pouvoir bouger, sans savoir comment sortir de là.
Sans savoir non plus qui lui en veut à ce point, même si elle commence à avoir une petite idée.
A ce moment là, la jeune femme, toujours lieutenant à la Section Recherches de la Gendarmerie de Paris, se remet à peine de l’horreur vécue les mois précédents (voir « La Conjuration Primitive » et « La Patience du Diable »).
Elle vient tout juste de reprendre le travail quand on l’appelle, avec ses collègues, sur une scène de crime particulièrement difficile.
Sur les rails du RER, un cadavre, ou plutôt, des morceaux de cadavre.
Un peu plus loin, un sac, avec de la drogue. Beaucoup. Des pains de résine de cannabis et d’autres crasses hyper dangereuses.
L’enquête démarre, la victime est identifiée : il s’agit de Laurent Brach, un français, converti à l’islam lors de son dernier séjour en prison.
D’après son épouse, il aurait fait une croix sur son passé de délinquant, transformé par sa foi nouvelle.
Ludivine et ses collègues apprennent aussi très vite que le corps de la victime a été entièrement passé à l’eau de javel…
La consultation des archives et des banques de données révèlent que deux autres victimes, des femmes cette fois, ont, elles aussi, été complètement désinfectées et abandonnées sur une voie ferrée.
C’est une évidence, il s’agit de l’oeuvre d’un tueur en série …
Et c’est à ce moment-là que débarque Marc Tallec, de la DGSI, la Direction générale de la Sécurité intérieure. Pas vraiment de quoi faire sourire l’équipe de gendarmes. Mais ils n’ont pas le choix. Ils devront faire avec cet inconnu qui est imposé par leur direction.
Pourquoi ? Ce sera à découvrir dans ce troisième opus de la trilogie.
Un troisième tome qu’on attendait avec beaucoup d’impatience, depuis plus de deux ans.
Dans la postface, Chattam explique qu’il a quasi complètement réécrit deux fois son roman : d’abord après l’attaque de Charlie Hebdo, ensuite après l’attentat au Bataclan, parce que « mon histoire était trop proche de ce que nous venions de vivre, et j’étais incapable de poursuivre » précise-t-il.
Chattam explique encore qu’il lui aura fallu du temps pour y revenir, pour se lancer à nouveau, pour reprendre son écriture qui « doit être un plaisir, même lorsqu’on a le sentiment d’avoir quelque chose d’important et de grave à dire. »
« L’appel du néant » a donc longtemps mûri avant d’arriver dans vos mains.
Savourez chaque instant de cette terrifiante lecture.
Quand tueur en série et terrorisme s’associent pour une traque infernale, ça valait la peine d’attendre.
Du très très bon Chattam …