En février 1927, soit sept ans après le suicide de son fils Edouard, c’est le patriarche Marcel Péricourt, qui vient de rendre l’âme dans son hôtel particulier à Paris.
Le banquier laisse son unique héritière, sa fille Madeleine, seule à la tête d’un empire financier. Mais elle n’y connaît pas grand chose, et à l’époque, les femmes n’ont même pas le droit de signer des chèques.
Madeleine est divorcée de son ex-mari Henri d’Aulnay Pradelle, qui croupit toujours en prison depuis le scandale que l’on sait, rappelez-vous Au revoir là-haut …
Madeleine élève seule aussi leur jeune fils Paul, un gamin délicat et psychologiquement fragile. Tellement fragile qu’il se lance par la fenêtre le jour des obsèques de son grand-père.
Un geste que personne ne comprend et qui va sceller à jamais le destin de sa mère, complètement anéantie en voyant que son petit garçon ne pourra jamais plus marcher.
La jeune femme va alors consacrer tout son temps à essayer d’apaiser les cauchemars du petit Paul, et essayer de lui rendre la vie la plus douce possible.
Pour cela, Madeleine choisit de déléguer un maximum au sein de la banque. Elle laisse Gustave Joubert, le fondé de pouvoir, s’installer tout doucement, petit à petit, sans avoir l’air d’y toucher, à la tête de l’établissement financier.
Grossière et terrible erreur …
Les mois passent, les années aussi. Madeleine se retrouve quasi ruinée, obligée de quitter la maison familiale : Joubert a parfaitement réussi son coup : évincer l’héritière et s’approprier la banque Péricourt…
Le choc est rude pour Madeleine et pour Paul, mais la jeune femme est loin, très loin d’être une cruche : la rage d’avoir été trahie prend le dessus …
Toute son énergie est à présent consacrée à sa réhabilitation, à la reconstruction de sa vie, à sa vengeance, absolument machiavélique, dans cet univers d’affaires exclusivement masculin.
Alors que nous sommes en plein coeur des années 30, que la situation politique commence à ne plus sentir trop bon en France, en Allemagne, en Europe et que tous les éléments qui vont conduire au second conflit mondial sont en train de se mettre en place. Lentement mais sûrement.
Il y a des mois et des mois qu’on attendait ce deuxième opus.
Après l’immense succès du Goncourt en 2013, avec son million d’exemplaires, on se demandait si Lemaitre allait pouvoir proposer un roman aussi fort.
Evidemment que oui.
Impossible de lâcher cette suite, où l’on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès d’ Au revoir là-haut. Des personnages parfaits, une écriture magnifique et l’histoire de cette vengeance, cette somptueuse vengeance …
Quand Lemaitre égale Dumas.
Un Monte-Cristo au féminin.
Sacrée Madeleine…
Que le temps va être long d’ici le troisième tome …