Ils s’appellent Martin Gilmour et Ben Fitzmaurice.
Martin est supérieurement intelligent, boursier, orphelin de père, sa mère est sans le sou.
Ben, lui, est séduisant, charismatique, issu d’une prestigieuse dynastie britannique.
Tous les opposent. Et pourtant, ils vont devenir amis à l’adolescence, le jour où Ben prend la défense de Martin dans la cour de leur très chic école, la Burtonbury School. Ben qui prend Martin sous son aile, et qui lui ouvre les portes d’un monde totalement inconnu pour lui jusqu’alors, celui de l’aristocratie britannique.
Amis, et quasi inséparables depuis, malgré des origines et des chemins de vie complètement différents.
Ben s’est lancé plutôt brillamment en politique. Martin est devenu critique d’art assez reconnu. Ben a épousé la flamboyante Serena. Martin partage la vie de la très discrète Lucy.
Pour fêter ses quarante ans, Ben organise une somptueuse fête dans sa nouvelle maison, à la campagne. Tout le gratin londonien sera présent. Martin aussi évidemment. Même si cette fois-ci, curieusement, il devra loger à l’hôtel, et non chez son ami.
Le lendemain, le tableau est un peu moins idyllique, et c’est bien plus qu’une gueule de bois : Serena est dans le coma. Ben à l’hôpital. Lucy est internée. Et Martin est assis dans la salle d’interrogatoire d’un commissariat. Face à lui deux policiers qui lui posent tout un tas de questions sur son passé avec Ben …
Que s’est-il réellement passé durant cette soirée qui s’annonçait inoubliable ? Pourquoi les choses ont-elles visiblement dégénéré, et pourquoi avec un tel déchaînement de violence ?
Et si finalement cette amitié cachait des sentiments beaucoup plus troubles ?
Inutile d’insister, vous ne saurez rien de plus sur cet excellent roman avant de le lire. Un roman impossible à lâcher tant la construction est redoutablement efficace.
Rien de mieux pour entretenir le suspense et la curiosité que ces versions délivrées alternativement par Martin et Lucy.
Celle de Martin racontée aux policiers, alors que celle de Lucy est consignée dans des carnets dont elle noircit les pages à la clinique psychiatrique où elle est internée. Lucy, spectatrice impuissante mais si lucide sur la relation parfois ambigüe entre Ben et Martin.
« L’invitation » est un roman noir, où les rapports sociaux tiennent le premier rôle : lutte des classes, destinée politique, ambition, et aussi désirs refoulés, le tout avec un flegme et un humour so british … of course …
Certains comparent déjà Elizabeth Day à Patricia Highsmith … Rien que ça …
Really marvelous.