Nous sommes en 1970.
Après avoir délicieusement fait l’amour avec sa maîtresse, Claude n’en croit pas ses oreilles quand celle-ci lui annonce qu’elle le quitte, qu’elle trace un trait définitif sur ces cinq années d’une liaison qui leur a apporté beaucoup de satisfaction à tous les deux.
Claude est complètement sous le choc, d’autant qu’il apprend qu’elle va se marier avec un autre, extrêmement riche et cadre dans une importante société parisienne, tout ce qu’il n’est pas.
Claude ne décolère pas, et n’a qu’une idée en tête : se venger …
Quelque temps plus tard, il rencontre Dominique, secrétaire, 25 ans, libre et célibataire, à la terrasse d’un bistrot.
Si les premiers contacts ne sont pas franchement amoureusement concluants entre eux deux, Dominique finit par trouver Claude attirant quand il lui offre un flacon de Chanel n°5…
Tellement attirant d’ailleurs qu’elle accepte de l’épouser et de s’installer avec lui à Paris.
Les années passent.
Le couple salue la naissance d’un enfant. Une fille qu’ils appelleront Epicène.
Curieux prénom que cet adjectif qui désigne indifféremment un homme ou une femme, mais qu’importe, c’est le choix que les parents ont réussi à imposer à l’employé de la mairie.
Epicène pour une petite fille qui grandit gentiment, avec tout l’amour de sa mère. La fibre paternelle du père, en revanche …
Depuis son accouchement, Dominique ne reconnaît plus son mari : il est de plus en plus distant, ne s’intéresse pas à sa fille qui lui rend bien.
« Epicène vit apparaître son père devant elle. Il la regarda avec tant de contrariété qu’elle eut du mal à ne pas s’étrangler avec sa bouchée de BN. Sentant que sa présence dérangeait, elle fila dans sa chambre dont elle ferma la porte. Elle s’assit sur le lit et dans sa tête, elle entendit la voix intérieure dire : je n’aime pas papa. »
Un père dont les affaires deviennent de plus en plus prospères.
Toute la famille s’installe donc Rive Gauche, c’est plus chic.
Pressée par son mari, lors d’une réunion de parents à l’école d’Epicène, Dominique fait la connaissance d’une mère d’élèves …
Inutile d’insister, vous n’en saurez pas plus sur ce 27 ième roman de Nothomb, cette très efficace histoire de manipulation et de vengeance.
154 pages qu’on dévore. De la première à la dernière ligne.
Comme un bonbon. Comme chaque année à la même époque.
Une rentrée littéraire qui, sans la production annuelle et l’écriture d’Amélie Nothomb, n’en serait pas une.