Tout commence quand la narratrice reçoit un coup de téléphone de sa belle-mère.
Isabella, qui a toujours trouvé sa belle-fille arrogante, s’inquiète de ne plus avoir de nouvelles de son fils Christopher.
Le problème, c’est que la narratrice est séparée de son mari Christopher depuis six mois, et qu’ils n’en ont rien dit à personne.
Volontairement.
Elle a même recommencé à refaire sa vie de son côté à Londres et n’a plus parlé à son futur ex-mari depuis quelques semaines.
Elle n’a donc aucune idée de l’endroit où il peut être, ce qui semble complètement incongru à Isabella. D’autant que Christopher lui a affirmé, il y a quelque temps, que le couple allait partir en Grèce.
La jeune femme ne sait pas comment réagir à cette affirmation, et devant l’insistance de sa belle-mère, elle décide de se rendre là où Christopher aurait été vu pour la dernière fois, c’est-à-dire dans un hôtel perdu du Péloponnèse.
Christopher, un écrivain doué, mais paresseux, y serait descendu afin d’effectuer des recherches pour son nouveau livre, une étude sur les rites funéraires à travers le monde. Et dans cette région du Péloponnèse, il y a encore des pleureuses qui l’intéressent particulièrement…
A son arrivée à l’hôtel, dans un paysage lunaire, les incendies ayant tout ravagé sur leur passage, la narratrice se rend compte immédiatement qu’elle n’y est pas franchement la bienvenue.
La réceptionniste ne peut cacher sa mauvaise humeur de la voir débarquer. « Je me suis souvenue – avec détachement, c’était il y a bien longtemps – de la façon dont Christopher approchait une femme et s’immisçait dans sa conscience, il était très doué lorsqu’il s’agissait d’impressionner quelqu’un. »
Les jours passent, et toujours aucune trace de Christopher.
Des heures d’attente, et surtout l’occasion pour la jeune femme de faire le point sur sa vie, sur sa relation avec le disparu, et sur les raisons de l’échec de leur mariage, avec toujours ces questions qui reviennent sans cesse : où est Christopher, pourquoi ne revient-il pas dans sa suite à l’hôtel …
La réponse, dans ce très joli roman, le premier traduit en français de Katie Kitamura, que certains présentent comme une des figures montantes de la scène littéraire américaine.
Une écriture toute en finesse, délicate, pour une construction efficace qui ne permet pas de déposer le roman un instant.
Un roman noir, un suspense psychologique tendu, de quoi vous faire passer d’excellents moments de lecture.
Katie Kitamura, un nom à retenir.