Le dernier roi soleil, Sophie des Déserts, Fayard/Grasset

jean

Jean d’O.

Le fameux Jean d’O.

Celui qui disait en riant qu’ « un bon écrivain devait réussir sa sortie, surtout pas disparaître le même jour qu’un chanteur, comme ce pauvre Cocteau éclipsé par le décès de Piaf ».

Nul doute que Jean d’O a quand même dû moyennement sourire en apprenant la mort de Johnny, le lendemain de la sienne…

Jean d’O donc, sujet d’une biographie complètement autorisée, mais sans complaisance aucune.

Quasi jusqu’à la veille de sa mort, pendant près de trois années, le dernier roi soleil a ouvert grand les portes de sa maison de Neuilly à Sophie des Déserts, qui a été longtemps journaliste au Nouvel Observateur, aujourd’hui à Vanity Fair.

Ces deux-là se sont vus très souvent.

Pour déjeuner, pour dîner, pour papoter, pour deviser.

Et l’idée d’un livre est presque devenue naturelle au fil des rencontres, même si Jean d’O a d’abord longuement hésité avant de dire oui.

L’air de rien, à quatre-vingt-dix ans passés, il songeait à la postérité. Bien sûr, il n’en disait rien, c’eût été vil et triste. Il faisait l’éternel jeune homme. Nous esquivions l’horizon. Je lui proposais un pacte sans engagement : se voir, discuter, carnet en main, pouvoir tout arrêter si l’un ou l’autre en avait assez … »

 Jean d’O qui ne s’embarrasse d’aucun tracas matériel, a toujours vécu avec un majordome à ses côtés, une personne indispensable puisqu’il reconnaît bien volontiers qu’il ne sait rien faire, même pas changer une ampoule…

Et Olivier, le dit majordome s’est confié à l’auteure.

Monsieur plane, il n’imagine pas mettre une pièce dans un parcmètre, faire griller une tranche de pain, ouvrir un pot de confiture, ni même faire chauffer une casserole. Quand on n’est pas à son chevet à son réveil, il faut laisser du lait tiédi dans un Thermos, sinon Monsieur se passe du petit déjeuner…

Jean d’O qui, entre autres curiosités, ne possède pas de GSM …

Pas de tracas matériel on vous a dit …

Au fil de ses rencontres avec l’écrivain , avec ses amis, avec ses proches, avec les femmes de sa vie évidemment, Sophie des Déserts a pu comprendre que la grande affaire de l’existence de l’auteur, ce n’est pas l’écriture, mais l’amour. Peut-être même la seule précise Jean d’O.

Et on apprend que Jean d’O n’a jamais su faire des choix.

Qu’il a toujours voulu garder sa liberté, même une fois marié.

Double vie, triple peut-être, qu’importe.

On passe tout à Jean d’O le charmeur, l’élégant, le si pétillant Jean d’O, l’écrivain, l’éditorialiste et le patron du Figaro, l’académicien, l’homme de droite qui a l’oreille des présidents. De tous les présidents : de droite évidemment. Les autres aussi. Les plus anciens comme les plus jeunes.

C’est de tout cela dont nous parle Sophie des Déserts. Avec élégance. Avec brio. Pour dresser un portrait intime, complètement méconnu de l’homme.

A travers ces pages à la fois si sombres et si lumineuses, si douces et si piquantes aussi, si drôles et tendres encore, si caustiques parfois.

Un portrait intime impossible à refermer tellement le personnage est attachant, intrigant, brillant.

Le dernier roi soleil quoi, on vous l’avait bien dit …

Sacré Jean d’O…

 

Auteur : leslivresdechristinecalmeau

Journaliste

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