Le compte à rebours est lancé : il reste 726 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.
C’est long et c’est peu de temps à la fois pour Marie, l’épouse de Paul, candidat à la primaire de son parti.
Un délai que Marie va mettre à profit pour tenir un journal de la campagne qui s’annonce.
Elle, l’épouse dévouée, la mère exemplaire, est au départ, on a un peu tendance à l’oublier, une journaliste qui parle russe. Aujourd’hui elle écrit des chroniques art et culture dans un hebdomadaire. Une mise entre parenthèses de sa carrière pour laisser la place à celle de son mari. Pour s’occuper aussi de leurs 4 enfants. Une existence plutôt douce jusqu’à présent, qu’elle n’a jamais songé à remettre en question.
Et la campagne démarre.
Très vite, les premières trahisons d’amis proches qui passent dans le camp adverse. Encore plus vite, les vies de Marie et celle de son candidat de mari sont passées au crible par la presse qui ne leur laisse pas un moment de répit.
Très rapidement encore, les premiers meetings sont organisés.
Les premiers sondages commencent aussi à livrer leurs premiers résultats : et le moins que l’on puisse dire, c’est que Paul ne semble pas vraiment être favori : les sondeurs le placent péniblement à la troisième position de la primaire.
A J-383, soit à un peu plus d’un an du premier tour, le chouchou des médias, le grand favori, le candidat du parti opposé est arrêté aux Etats-Unis pour violences sur deux prostituées … ce qui change considérablement la donne…
Mais la campagne est loin d’être finie.
A J-147, au soir de la primaire : « Un choc de bonheur. Une claque d’euphorie. Il y a cette tension joyeuse qui monte, au milieu des rires, des plaisanteries et d’une bonne humeur tenace avec les retours des bureaux de vote. Le téléphone qui sonne en continu. Le portable de Paul qui clignote de messages. Les fouilles des poubelles où le bulletin de Paul serait rare, les journalistes qui arrivent de plus en plus nombreux (…) L’ancien président, éliminé, évincé, neutralisé. Le favori, laissé loin derrière. Paul, premier, Paul en raz-de-marée, mon Paul, conquérant d’une victoire arrachée aux politiques, aux commentateurs, plébiscité par notre peuple, nos militants. Ce soir de victoire ne ressemble à aucun autre. Le destin est en marche, j’ai confiance. »
Pour le clan de Paul, la joie et le bonheur seront de courte durée. La campagne reprend de plus belle. Personne ne retient ses coups.
Et Marie ne sera pas épargnée. Le scandale est là. De quoi ébranler toutes ses certitudes. De quoi faire éclater la cellule conjugale et ce cocon familial si précieux.
Comment Marie va-t-elle traverser toutes ces turbulences ? Le soutien inconditionnel qu’elle offre à Paul sera-t-il plus fort que tout ce qu’elle subit ?
Réponse dans ce très très chouette roman signé Caroline Lunoir, sans doute largement inspiré par les différents scandales que la politique française a proposé lors des dernières présidentielles.
Un journal intime magnifiquement écrit, délicieusement vieille France pour dresser le portrait d’une héroïne toute en retenue, qui ne sait que faire pour garder la tête haute dans ce torrent de boue, pour sauver le peu de fierté qui lui reste.
On imagine un peu mieux ce que Pénélope Fillon a enduré …