Les Illusions, Jane Robins, Sonatine

allusion

Elles sont soeurs : jumelles.

Mais aussi différentes que deux sœurs peuvent l’être.

Il y a Tilda. La si jolie Tilda à qui tout réussit dans la vie : une carrière d’actrice qu’elle mène très correctement pour lui assurer une notoriété certaine, et un certain confort matériel.

Et puis, il y a Callie, la sœur de Tilda. Beaucoup moins avenante physiquement, qui a beaucoup moins bien réussi aussi que sa jumelle.

Callie n’a jamais fait d’études, elle travaille dans une librairie, à mi-temps, et vit seule dans un tout petit appartement assez minable.

Callie et Tilda ne se fréquentent pas beaucoup. C’est vrai qu’elles n’ont pas grand-chose en commun.

Ponctuellement pourtant, elles se voient chez Tilda pour se faire des séances de vieux films sur DVD. Mais de moins en moins souvent.

C’est que Tilda, depuis qu’elle a un nouvel amoureux, a beaucoup moins de temps à consacrer à Callie.

L’amoureux s’appelle Félix.  Félix est sympa, beau, banquier et riche. Que demander de plus ?

Avec la délicieuse Tilda, ils forment un couple très glamour, qui semble nager dans le bonheur. C’est l’image que les tourtereaux donnent en tout cas. Pour tout le monde, sauf pour Callie.

Callie, elle, est convaincue que tout n’est pas aussi rose qu’il n’y paraît. Elle pense que Félix maltraite sa soeur : physiquement mais aussi psychologiquement.

Et, de manière très consciencieuse, Callie note depuis des années, toutes ses impressions sur Tilda dans un carnet qui ne la quitte pas.

J’ai été choquée de voir les bleus sur les bras de Tilda. Est-ce Félix qui en est responsable ? Je ne sais pas. Je n’arrive pas à déterminer si c’est quelqu’un  de réellement formidable – qui organise des vacances surprises et rénove l’appartement de sa petite amie – ou de profondément dangereux. Quoi qu’il en soit, Tilda est complètement éprise de lui, et moi je souffre. Je ne sais pas si je ressens toujours l’euphorie qui venait de mon adoration pour lui, ou si je suis désormais terrifiée de m’être laissé manipuler.

De plus en plus, Callie pense que Félix est un sombre manipulateur qui n’a qu’un but, c’est d’isoler sa proie, en l’obligeant petit à petit couper les ponts à la fois avec sa famille, ses amis, et ses relations professionnelles, comme tout bon pervers narcissique qui se respecte.

Mais a-t-elle raison de s’alarmer, de penser que le couple de sa soeur et Félix est trop beau pour être vrai ? Ou se fait-elle tout simplement des illusions, probablement un peu jalouse et envieuse de la réussite de sa jumelle ? Et si c’était elle qui avait un problème ?

Quoi qu’il en soit, Callie commence à faire des recherches sur des sites consacrés aux tyrans domestiques. Elle arrive même à s’introduire dans l’appartement du couple pendant leurs vacances pour y rechercher le moindre indice qui pourrait prouver que Tilda est en danger…

La mort de Félix, d’une crise cardiaque, après son jogging, à la page 11 du roman ne permet d’accréditer absolument aucune hypothèse … et le mystère est entier …

Jane Robins signe ici son premier roman. Une vraie perle.

Dans la droite lignée de « La fille du train » de Paula Hawkins ou des « Apparences » de Gillian Flynn, qui a inspiré « Gone Girl ».

Peut-être même mieux …

« Les Illusions » ou un thriller très hitchcockien, au suspense de tous les instants.

Une atmosphère pesante, addictive, et une construction impeccable qui permet, grâce à des retours dans le passé, dans l’enfance et l’adolescence, d’en savoir un peu plus sur les deux soeurs sans jamais pouvoir démêler le vrai du faux … jusqu’aux dernières pages.

Un régal du genre.

Retenez bien son nom, elle s’appelle Jane Robins.

Elle ira loin.

 

 

 

Auteur : leslivresdechristinecalmeau

Journaliste

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