D’elle, on connaît le sourire, le bleu des yeux, le blond du brushing impeccable.
D’elle, on connaît aussi la frêle silhouette, la coupe des tailleurs Vuitton, les stilettos.
D’elle on connaît encore les très nombreuses couvertures des magazines, les photos faussement paparazzées ou non, photoshopées un peu, beaucoup ou pas du tout, selon de degré de bienveillance de l’éditeur.
Tout ce qu’on remarque au premier regard chez Brigitte Macron, c’est tout ça.
Tout ce qui pourrait laisser penser qu’elle ne serait qu’une potiche à côté de son mari.
Ce serait bien mal la connaître : comme elle le dit elle-même, elle est tout sauf un « pot de fleurs », même si elle reconnaît avoir une vie très banale avant …
Avant, quand son mari n’était qu’un jeune banquier prometteur et qu’il n’était que son mari plus jeune.
En 2014, personne, excepté le microcosme parisien, ne connaît Emmanuel Macron, et encore moins son épouse.
En 5 petites années, elle est passée de l’ombre à la lumière, du statut de professeur retraitée à celui de première dame d’une des plus grandes puissances mondiales.
Peu de temps après l’élection de son mari, Brigitte est extrêmement populaire. Au fil des mois, ça se tasse, mais elle bénéficie toujours d’un capital sympathie non négligeable.
De quoi faire un peu oublier les affronts subis de la part de personnalités de premier rang, comme ce goujat de président américain qui lui dit qu’elle est drôlement bien conservée, sous-entendu pour son âge. De quoi aussi gonfler le moral pour faire face aux rumeurs d’homosexualité de son mari.
Brigitte qu’on dit chaleureuse, empathique, humaine, drôle et si attentive aux autres.
Brigitte qui surveille la ligne d’Emmanuel.
Brigitte qui a tellement peur de lui causer du tort, mais qui ose tout lui dire, même s’il faut parfois hausser le ton.
Brigitte qui ne connaît pas vraiment d’ennemis, sauf peut-être ceux qu’on appelle les Mormons, la garde rapprochée de son mari.
Ils la détestent paraît-il. Ils l’appellent même « la vieille »…
Brigitte qui doit néanmoins à présent se méfier de tout le monde …
Alors, est-ce elle qui a mené son mari jusqu’aux portes du pouvoir ? Un de leurs intimes est absolument convaincu que c’est Brigitte qui a conduit Emmanuel à l’Elysée et que son mari lui doit tout.
Une thèse très largement partagée parmi les connaisseurs de la vie politique, qu’ils soient élus, ministres, conseillers ou communicants. Parce qu’elle lui a permis d’entrer dans les maisons des Français « grâce aux salons de coiffure », pointe avec une once de mépris un des collaborateurs du président. Pour ce qu’elle incarne aussi, Brigitte Macron rend crédible la candidature « anti-système » d’un pur produit de la méritocratie française, énarque, banquier d’affaires qui plus est. Sans elle à ses côtés, nulle transgression, la ligne « anticonformiste » ne fonctionne pas sans elle. Emmanuel Macron est si lisse, un jeune homme si parfait, sans la moindre aspérité. (…) Le nouveau monde, la modernité, c’est elle. Lui était déjà vieux quand il avait 20 ans. Elle est le quotient émotionnel, il est le quotient intellectuel. Or le cerveau intègre les choses par l’émotion. C’est cela qui attire l’attention.