Les enfants du fleuve, Lisa Wingate, Pocket

enfant

Avery Stafford est avocate.

Elle réussit très bien dans sa vie professionnelle, même si elle envisage peut-être à moyen terme de se lancer dans une carrière politique, comme son sénateur de père.

Mais celui-ci, à l’aube d’une nouvelle campagne électorale importante, c’est la présidentielle qui se dessine à l’horizon, doit être soigné pour un cancer.

Son équipe le ménage le plus possible et fait appel à Avery  qui n’hésite pas une seconde et rentre auprès de lui pour l’épauler, dans leur ville natale de Caroline du Sud.

C’est qu’il faut occuper le terrain, et ne pas laisser de place à l’opposition car depuis plusieurs semaines, le scandale couve : la presse et les adversaires du politicien se déchaînent sur les conditions de vie des séniors dans certaines maisons de repos de la région.

Et c’est un évènement complètement anodin qui va tout déclencher.

Alors qu’elle est justement en visite officielle dans une de ces maisons de retraite, Avery perd un bracelet auquel elle tient beaucoup. C’est un cadeau de sa grand-mère.

Au cours de cette réception, une vieille dame l’aborde, s’accroche à son bras et l’appelle d’un prénom qui n’est pas le sien.

Cette dame, c’est May Crandall. Elle est âgée, et semble très émue en voyant la jeune femme, mais aussitôt une infirmière l’éloigne.

Un peu plus tard, le personnel soignant retrouve le bracelet au bras de cette mamy qui prétend que ce bijou est le sien.

Intriguée, Avery retourne à la maison de retraite pour rencontrer May.

Dans la chambre de la pensionnaire, sur la table nuit, un cadre abrite une photo qui retient toute l’attention de l’avocate : une des personnes photographiées ressemble à s’y méprendre à sa propre grand-mère et ce que lui raconte May l’interpelle beaucoup.

Impossible malheureusement pour Avery de questionner sa grand-mère, elle est de moins en moins lucide, ses souvenirs de plus en plus lointains et confus.

Alors, avec sa ténacité, Avery va se lancer à la recherche des origines de sa propre famille, en cachette des siens parce qu’elle pense ne pas découvrir que de jolies choses.

Notamment sur les liens entre sa grand-mère et la Société des foyers d’accueil d’enfants du Tennessee,  quels sont-ils exactement ? Et puis que cache la famille Stafford depuis des décennies ?

C’est à lire dans ce magnifique roman inspiré de faits réels, à savoir le scandale provoqué par les agissements de Georgia Tann, une américaine qui a fait fortune en dirigeant plusieurs orphelinats dans la région de Memphis, et qui a, entre 1924 et 1950, avec la complicité de nombreuses personnes, dont des policiers et des magistrats, kidnappé, volé des bébés et des enfants à des familles pauvres, précarisées, des mères célibataires, des femmes dans la détresse,  pour les vendre à des couples riches qui n’arrivaient pas à en avoir.

Aujourd’hui, on estime que Georgia Tann a fait plus de 5000 victimes, dont des fratries entières qui ont été enlevées notamment sur le chemin de l’école, et à qui les responsables des foyers faisaient croire que leurs parents étaient morts ou ne voulaient plus d’eux.

Lisa Wingate a rencontré plusieurs survivants pour écrire son roman, et a enquêté sur ces histoires longtemps étouffées aux Etats-Unis, jusque dans les années 90 quand les victimes ont enfin pu mettre la main sur leurs véritables certificats de naissance.

« Les enfants du fleuve » est resté pendant un an dans la liste des meilleures ventes du New York Times. C’est très très beau roman, joliment écrit, très bien traduit et construit de telle manière qu’il est impossible de le lâcher.

Longtemps les horreurs vécues par ces enfants reviendront vous interpeller et longtemps vous vous demanderez comment un tel cauchemar a pu être possible.

 

 

Auteur : leslivresdechristinecalmeau

Journaliste

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