L’amour est aveugle, William Boyd, Editions du Seuil

619w6Oz0hML

Nous sommes en 1894, à Edimbourg.

Brodie Moncur, 24 ans,  travaille déjà depuis plusieurs années chez Channon & Co, un prestigieux fabricant de pianos de la capitale écossaise.

Le jeune homme possède ce qu’on appelle « l’oreille absolue ». Ce qui lui permet d’accorder les pianos que son employeur vend comme personne.

On le dit véritablement surdoué dans son domaine.

Brodie est toujours resté en Ecosse, jusqu’au moment où son patron lui propose une promotion. Comme il ne se débrouille pas trop mal en français, un poste important lui est proposé dans leur succursale parisienne.

Pour Brodie, c’est l’occasion rêvée de voir enfin du pays, et surtout fuir cette province si étriquée, où la hargne de son pasteur de père terrorise une bonne partie de sa famille.

Il s’installe donc à Paris et commence son boulot en ayant une idée absolument lumineuse et révolutionnaire pour l’époque.

Dans le but de faire décoller les ventes qui stagnent un peu, il propose que Channon sponsorise un grand pianiste, histoire que les spectateurs des concerts puissent voir le nom de Channon le plus souvent possible en haut de l’affiche.   Du jamais vu à l’époque !

Et ça marche … au delà de toutes les espérances…

C’est ainsi que Brodie fait la connaissance de John Kilbarron, que tout le monde appelle le « Liszt français ».  C’est lui qui est choisi pour donner ses concerts avec un piano Channon.

Le courant passe tellement bien entre le pianiste et Brodie que celui-ci lui demande de l’accompagner en tournée.

Brodie accepte.

Encore une fois, une nouvelle vie commence pour lui.

Une vie qui le ravit, encore plus quand il tombe fou amoureux de Lika Blum, une soprano russe, qui est la maîtresse de Kilbarron …

Voilà qui pourrait faire désordre, d’autant que cette liaison est démasquée alors que tout le monde est en résidence à Saint-Pétersbourg.

A partir de ce moment-là, craignant pour sa vie, et convaincu d’être constamment traqué, Brodie s’enfuit.

Loin. Et déménage constamment.

De Nice, à Genève, en passant par Vienne, avant de filer au bout du monde : dans les îles Andaman, au large des côtes indiennes…

Finira-t-il par être rattrapé par celui qui lui fait si peur, le frère de Kilbarron, celui qui a découvert sa liaison avec Lika ?

Réponse dans ce magnifique roman, une plongée passionnante dans le 19ième siècle.

Un voyage comme si on y était, dans ce siècle qui pressent les bouleversements qu’il va bientôt connaître, en assistant de manière privilégiée, depuis les coulisses, à tous ces grands moments musicaux.

La plume de Boyd est tellement magique, et la traduction tellement précise qu’on entend les notes sortir de ce Channon si brillamment accordé par Brodie, et cela même si on n’est pas mélomane.

Avec Brodie, vous vibrerez non seulement musicalement, mais également amoureusement.

Romantiquement.

Au sens noble du terme.

Vous frémirez aussi dans cette histoire absolument fascinante que vous lirez jusqu’à la dernière page sans reprendre votre souffle.

Un vrai bijou.

Les déracinés, Catherine Bardon, Pocket

9782266287302ORI

Almah  est la fille de Julius Kahn, un éminent chirurgien, chef de la Polyclinique de Vienne et d’Hannah Khitrov, la cadette d’une riche famille de banquiers.

Histoire de ne pas faire tout à fait comme son père, Almah ne veut pas être médecin : elle est étudiante en dentisterie.

Wilhelm Rosenheck, lui, a 25 ans, il est le fils de prospères imprimeurs installés depuis longtemps dans la capitale autrichienne, il ne veut pas reprendre l’affaire familiale : il veut être journaliste. Rien d’autre.

Nous sommes en 1932 quand Wilhelm rencontre Almah.

Le  coup de foudre est immédiat entre les jeunes gens.

Leurs fiançailles sont annoncées quelques mois plus tard, alors que le pays rentre dans une des périodes les plus noires et incertaines de son histoire.

Le mariage est célébré en juin 35 à la Grande Synagogue de Vienne.

Les invités à la noce essaient de ne pas penser à la situation politique ni à tous leurs amis qui ont déjà quitté le pays, un pays où la liberté d’expression ne sera plus bientôt plus qu’un lointain souvenir, un pays où l’antisémitisme se radicalise et devient chaque jour plus violent.

Almah et son mari, eux,  veulent essayer de continuer à vivre normalement. En octobre 36, ils saluent l’heureuse naissance d’un fils, Frederick.

Les mois passent, et la situation politique ne s’arrange pas. Au contraire, chaque jour dévoile une situation de plus en plus précaire pour la population juive.

Des écriteaux fleurissent dans les parcs, dans les édifices publics, des lettres anonymes, d’insultes ou de dénonciation atterrissaient dans les boîtes aux lettres. Les Juifs étaient diabolisés, des pestiférés en butte à l’hostilité générale et chaque jour était une nouvelle cure de désillusion.

Autour du jeune couple, leurs amis se bousculent aux frontières pour fuir, loin. Aux Etats-Unis ou en Angleterre. Un exil forcé encouragé par leurs parents, mais partir ne semble pas encore à l’ordre du jour pour Almah et Wil, tous les deux paralysés à l’idée de tout redémarrer à zéro ailleurs et de laisser une partie de leur famille à Vienne.

Mais, l’histoire s’emballe.

Le 12 mars 38, l’Allemagne nazie annexe l’Autriche. Dès le lendemain, tout le pays, et Vienne en particulier, connaît de violentes manifestations d’antisémitisme. En quelques heures à peine, des milliers de Juifs et d’opposants politiques de tous bords sont déportés.

Des familles entières se suicident. C’est l’horreur dans les rues. Les synagogues sont incendiées, les mesures anti-juives sont de plus en plus insupportables.

Nous étions exclus de toute vie sociale : théâtres, musées, bibliothèques, cinémas, salles de concerts, centres sportifs nous étaient désormais interdits. Les écoles publiques et les universités nous avaient fermé leurs portes. On nous privait de tout moyen de subsistance, nous interdisant de pratiquer nos professions.

Pour le jeune couple, la situation devient intenable.

La mort dans l’âme, ils décident de partir. Ils iront s’installer aux Etats-Unis.

Mais les choses ne sont pas aussi simples. Et c’est un terrible choc quand on leur annonce, alors qu’ils sont en Suisse, en transit, dans un camp de réfugiés de la Croix Rouge, que leurs visas américains sont des faux .

La seule solution pour eux est d’accepter de partir vers les Caraïbes, vers la République Dominicaine où le dictateur en place vient de promettre 100.000 visas aux Juifs d’Europe.

Une destination beaucoup moins attirante que les Etats-Unis, un pays où il n’y a rien, ou presque, où tout est à construire, quasi en pleine jungle, dans un environnement naturel plutôt hostile, sans aucune route ni infrastructure…

Comment la famille Rosenheck va-t-elle faire face à cet avenir qu’elle subit, meurtrie d’avoir dû quitter son pays, désespérée d’avoir dû laisser des parents à Vienne, avec ce terrible sentiment de culpabilité aussi d’être toujours en vie …

Comment Almah, Wilhelm, Frederick, et la petite dernière, Ruth, vont-ils reconstruire leur existence, et peut-être leur bonheur ?

Vous le découvrirez en lisant ce magnifique roman de Catherine Bardon.

Un roman qui marque à jamais,  où l’on se lie à vie avec les personnages, terriblement attachants.

Basé sur des faits réels, le roman évoque la faculté de rebondir, la résilience, les rapports humains, l’amitié,  l’amour.

Il y a tout ça dans le roman de Catherine Bardon et beaucoup plus encore.

Une fresque familiale absolument captivante qu’on lit d’une traite.

C’est probablement le meilleur poche de l’été … si pas de l’année …

 

Surface, Olivier Norek, Michel Lafon

surface

Noémie Chastain.

Le capitaine Noémie Chastain.

En première ligne.

Toujours.

Ce jour-là, avec son groupe des stups, elle est en perquisition chez un dealer de la pire espèce, un de ceux qui coupe sa coke à l’héroïne, histoire que le malheureux client soit beaucoup plus vite accro.

Ce jour-là aussi, l’ordure l’attend derrière la porte, et lui tire dessus au fusil de chasse, la touche au visage : mâchoire, oeil, nez, cuir chevelu.

La jeune femme est salement amochée, sa joue droite a quasi été arrachée.
Après un mois de convalescence difficile, en essayant d’éviter les miroirs, Noémie  tourne en rond dans son studio et veut reprendre son travail. Ce qui semble emmerder vachement la direction de la police judiciaire.

Un chien qui se prend un coup de pompe dans l’arrière-train mettra du temps à se laisser caresser de nouveau. Un flic qui se retrouve dans une opération qui dérape salement se met à douter du pouvoir de son flingue et de son propre groupe. Mais vous avez raison de parler de son physique, parce que son visage, ce n’est pas elle qui le voit, c’est nous. Ce sera un constant rappel du danger de notre métier et du fait qu’une équipe n’a pas réussi à protéger son officier. Ses blessures vont instiller la peur et la culpabilité, c’est pas bon. Pas bon du tout.

Malgré cela, Noémie revient dans son équipe où son petit ami, qui n’a pas eu le courage de rester avec elle quand il a vu visage, a désormais pris la place de chef, sa place à elle.

Bref la reprise est compliquée. D’autant que la jeune femme ne réussit pas son test au tir. Elle est toujours traumatisée et tremble comme une feuille son flingue à la main.

Si le moniteur est tout à fait compréhensif, l’ex vend la mèche à la direction, et Noémie est écartée, ou plutôt envoyée à la campagne, à Decazeville, dans l’Aveyron, bien loin de Paris, où les autorités envisagent de fermer le commissariat, faute de criminalité.

Sa mission sera une espèce d’audit.

Noémie n’a pas le choix. La mort dans l’âme et la rage au ventre contre son ex, elle fait ses bagages. Après 7 heures de train, elle débarque dans ce bled, qui ne ressemble évidemment en rien à la capitale.

Son installation se fait plus ou moins correctement, malgré le regard inévitable posé par ses nouveaux collègues sur ses cicatrices.

Une vie nouvelle, pour se reconstruire, c’est plus facile à dire qu’à faire…

Les jours passent. Noémie arrive doucement à la fin de son mois de mission.

Elle est en train de terminer son rapport sur le transfert du commissariat en zone gendarmerie quand on l’appelle pour la découverte d’un cadavre qui flotte dans un fût en plastique, à la surface du lac …

Très vite, on apprend que ce cadavre, c’est celui d’un enfant mort depuis des dizaines d’années … Les analyses ADN révèlent qu’il est l’un des 3 enfants disparus il y a très très longtemps. Une affaire qui avait, à l’époque, plongé les familles dans la douleur et la détresse. Un chagrin toujours bien présent et l’annonce de la découverte de ce corps déclenche à nouveau une onde de choc.

Pour Noémie, qui commence à aller un peu mieux, et qui comptait reprendre ses fonctions à Paris, c’est l’obligation de rester sur place pour enquêter sur ce cold case qui dérange vraiment beaucoup…

« Surface » est le cinquième roman d’Olivier Norek.

Après Code 93, Territoires, Surtensions, et Entre deux mondes en 2017, l’ex-flic, aujourd’hui en disponibilité,  revient au polar avec ce cold case hyper bien ficelé, impossible à lâcher avant d’avoir lu la dernière page.

La plume de Norek est efficace : simple, enlevée, rythmée. On ne s’ennuie pas une seconde.

L’homme sait de quoi il parle, ça se sent à chaque instant, et c’est probablement ce qui rend ce roman particulièrement humain, puisque Norek connaît le métier.  Sa fraternité, qui n’est pas un vain mot. Ses dangers aussi. Tous ses dangers. Les peurs, l’adrénaline, les blessures, les difficultés de se reconstruire, il connaît tout ça mieux que personne et son écriture fait le reste.

Avec beaucoup de pudeur, et de justesse, son héroïne nous embarque pour délivrer une prestation magistrale, dans ce roman peut-être un peu moins noir que les précédents, un roman qui laisse place à l’espoir. Et ça fait du bien.

 

Blanc mortel, Robert Galbraith, Grasset

blanc

Il faut bien le reconnaître Cormoran Strike est plutôt le genre de mec à ranger dans la case « ours mal léché ». Du haut de son 1,92 m, il est une espèce de colosse brun, bourru, aux cheveux pas trop coiffés, et il faut le reconnaître, sapé n’importe comment. Il est le fils illégitime d’une ancienne rock star et d’une de ses groupies junkie.

L’homme a servi dans l’armée britannique. En Afghanistan notamment. C’est là qu’il a été blessé dans une explosion qui lui a coûté une partie de sa jambe droite. Il porte à présent une prothèse qui le fait pas mal souffrir.

Après sa revalidation, Strike n’a pas voulu du reclassement proposé par l’armée.

Alors, il a dû assurer sa reconversion. La seule envisageable pour l’ancien militaire, et d’après ses propres propos, c’est de poursuivre dans ce qu’il fait de mieux à savoir investiguer.

Ce qu’il aimait avant tout, c’était chercher, résoudre, établir la vérité, rendre justice. Cette passion, il le savait, résisterait à tout. Bien sûr, ce n’était pas drôle tous les jours. Il fallait se coltiner la paperasse, les clients pénibles, les collaborateurs à embaucher, à virer. Mais cela faisait partie du métier, au même titre que les horaires élastiques, la fatigue, les privations et les risques …

Aujourd’hui, il est donc détective privé. Il a fondé sa propre agence à Londres, et il a engagé une assistante, la ravissante Robin Ellacott. La ravissante, mais surtout très efficace Robin, dont le fiancé voit d’un très mauvais œil sa collaboration avec Strike.

Faut dire que le boulot peut être dangereux, et qu’il paie très très mal, les finances de l’agence étant quasi constamment dans le rouge. Même si les talents d’investigation du boss et de son assistante commencent à porter leurs fruits.

Tout doucement, affaire après affaire, Strike est à présent connu dans la place, connu, et reconnu, ce qui n’est pas toujours un avantage quand il faut filer quelqu’un …

Cette fois, alors que Robin vient enfin d’épouser son fiancé, Strike doit faire face à une nouvelle affaire pour le moins étrange.

Un jeune homme est venu à l’agence lui déclarer avoir été le témoin du meurtre d’un enfant retrouvé mort près d’un cheval, il y a des années.

Ce jeune homme semble assez perturbé psychologiquement, et avant que Strike puisse l’interroger plus précisément, il se sauve et disparaît dans la nature.

Il n’en faut pas plus pour chatouiller la curiosité de Strike, qui commence à gratter, avec pour seul indice, un bout de papier sur lequel est griffonné un nom de rue.

Très vite, le détective va se retrouver plongé dans une enquête qui va le mener des bas-fonds de Londres aux plus hautes sphères du Parlement britannique quand un ministre de sa très gracieuse Majesté le contacte pour mettre un terme au chantage dont il est victime depuis quelque temps.

Cette enquête reposait sur des bases très inhabituelles. Jamais auparavant il n’avait eu à traiter une affaire de chantage dont la victime rechignait à avouer les causes. Mais, après tout, songea Strike, il n’avait jamais eu de ministre parmi sa clientèle non plus. De même, il ne voyait pas tous les jours débarquer dans son bureau des jeunes gens probablement psychotiques proclamant avoir assisté au meurtre d’une enfant. Pourtant, depuis qu’il avait la une des journaux pour la première fois, Strike recevait constamment des messages d’individus plus ou moins déséquilibrés …

 Et s’il y avait un lien entre ces deux affaires ? Au premier regard, cela semble très peu probable. Et pourtant … L’enquête est compliquée, délicate, les ramifications nombreuses, dans des milieux où la morale n’est pas toujours la première des vertus, alors que Strike et Robin semblent de plus en plus proches.

Vont-ils enfin s’avouer leur attirance mutuelle ?

Réponse dans ce quatrième volet des aventures de Cormoran Strike.

Après l’Appel du Coucou, après le Ver à soie,  après la Carrière du mal, qui se sont vendus à près de 11 millions d’exemplaire à travers le monde, J.K. Rowling continue, sous le pseudonyme de Robert Galbraith, de nous faire vivre les enquêtes passionnantes de son détective si attachant.

Certains pensent que le roman, qui fait près de 700 pages, soit environ 100 de plus que les 3 tomes précédents est trop long.

Ce n’est pas mon impression. Au contraire. Et pour la première fois peut-être, Rowling/Galbraith nous fait entrer un peu plus dans l’intimité de ses deux héros.

Sans être particulièrement fleur bleue, l’histoire qui se joue entre Cormoran et Robin humanise terriblement la série. Et rend le détective et sa collaboratrice encore plus attachants.

On referme d’ailleurs Blanc mortel avec beaucoup de regrets, en se disant qu’il va falloir attendre de très longs mois, voire deux ou trois années avant de pouvoir lire la suite de leur histoire …

 

Le verdict, Nick Stone, Série Noire Gallimard

71A4Nn8eh0L

A 38 ans, Terry Flynt s’est enfin stabilisé dans la vie.

Oubliés tous les petits boulots qu’il a enchaînés pour subsister quand il s’est fait virer de Cambridge.

Oubliées toutes ces années difficiles où il a complètement bousillé sa jeunesse.

Oublié son alcoolisme qui lui a causé tant de problèmes.

Aujourd’hui, il ne boit plus. Il s’est assagi.

Ces années de ténèbres, comme il dit, sont derrière lui.

Marié, père de deux enfants, il a enfin un job intéressant : il est greffier chez KRP un très gros cabinet d’avocats à Londres.

Un cabinet qui a pignon sur rue et qui n’a pas pour habitude de traiter de petites affaires. Et ce n’est pas celle-ci qui va déroger à la règle.

Vernon James, lui, est originaire de Trinidad.

Il est milliardaire, propriétaire d’un fonds d’investissement et vient d’être élu « personnalité éthique » de l’année. Son prix lui a été remis lors d’une soirée en grande pompe dans un grand hôtel londonien.

Le premier problème, c’est qu’au lendemain de cette soirée très alcoolisée,  VJ est accusé d’avoir tué une jeune femme qu’on a retrouvée étranglée sur le lit de la suite qu’il a occupée.

Vernon, qui clame son innocence, choisit KRP pour assurer sa défense.

L’avocate du cabinet chargée des affaires pénales désigne Terry pour la seconder dans ce procès qui va faire les choux gras de toute la presse britannique, ça ne fait pas l’ombre d’un pli.

Les journalistes vont adorer cette affaire, ils vont se déchaîner, c’est certain : la vie sexuelle de l’homme d’affaires n’est pas des plus morales, elle est même franchement détestable, l’homme a menti aux policiers venus l’arrêter, on trouve son ADN sur les vêtements de la victime, bref tout le désigne comme coupable …

Le second problème, c’est que Terry connaît particulièrement bien Vernon. Ils ont été amis dans le passé avant que Vernon n’anéantisse l’existence de Terry, l’accusant d’une chose qu’il n’a pas commise… Et ça, personne ne le sait chez son employeur.

Terry se retrouve donc complètement coincé : il y a son CV mensonger d’un côté, et de l’autre, l’envie de mener à bien ce procès pour pouvoir prétendre à la bourse offerte par KRP au salarié le plus méritant, ce qui lui permettrait enfin d’accéder à des études d’avocat.

Terry sait que si Vernon parle, il sera viré aussi sec …

Mais Vernon James ne dit rien.

Reste une question, et non des moindres : Terry mettra-t-il vraiment tout en œuvre pour prouver l’innocence de son ex-meilleur ami ? Ou laissera-t-il la rancoeur accumulée depuis tant d’années prendre le dessus ?

Réponse dans ces 700 pages que vous ne lâcherez pas une seconde.

Un roman complètement addictif qui rend asocial.

Une fois qu’on a commencé à le lire, on ne fait plus rien d’autre jusqu’à ce qu’il soit terminé.

700 pages pour que vous changiez continuellement d’avis au fil des rebondissements.

Une tension de chaque instant dans cette enquête difficile qui mène au procès tant attendu, au coeur du système judiciaire britannique complètement différent du nôtre.

700 pages et pas un moment pour reprendre son souffle, dans ce suspense très habilement construit, servi par une écriture limpide et une traduction impeccable.

L’histoire est redoutable. Son personnage principal plus qu’attachant.

Nick Stone signe ici est le meilleur thriller juridique de ces 5 dernières années…

Grisham peut aller se rhabiller …

Foncez …

En attendant le jour, Michael Connelly, Calmann Lévy Noir

9782702156933-001-T.jpeg

Renée. Renée Ballard.

Une trentaine d’années.

Inspectrice de police à LAPD, la police de Los Angeles.

Elle fait les nuits au commissariat d’Hollywood. Uniquement les nuits.

C’est une mesure de rétorsion depuis qu’elle a osé se plaindre du harcèlement d’un de ses supérieurs. Une espèce de placard nocturne. Un service complètement à part : si elle descend bien sur des faits divers, elle ne mène pas les enquêtes.

Une fois son rapport de premières constatations rédigé, elle est obligée de passer le relais aux équipes de jour qui mèneront les investigations.

Frustrant. Vraiment.

A fortiori quand on a le caractère de Renée, bien trempé.

La jeune femme, d’origine hawaïenne est efficace dans son travail. Efficace. Volontaire. Elle est intuitive aussi et elle voit juste.

Peut-être trop pour ses collègues masculins qui ont fermé les yeux sur le harcèlement dont elle a été doublement victime.

Renée qui n’a que son travail : sans domicile fixe, elle vit seule avec son chien, dans un mini-van, ou sous tente sur la plage, après les seuls moments où elle déconnecte enfin, ses longues séances de paddle sur le Pacifique.

Encore une précision  à propos de l’inspectrice : si Renée n’a pas d’adresse, elle n’a pas de mec non plus.

C’est une solitaire à qui la vie n’a pas fait de cadeau, et pourtant Renée est bien dans sa peau. Elle sait ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas.

Et cette fois-ci, pas question de refiler les dossiers dont elle vient d’hériter aux équipes de jour. Elle veut s’y coller elle-même. Et tant pis pour la procédure et le règlement.

Ce soir-là, son co-équipier et elle ont d’abord été appelés sur ce tabassage en règle : celui d’un prostitué transgenre, qui a été laissé pour mort dans un parking. Le malheureux est dans un sale état, il a été plongé dans le coma. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, il y a les 5 morts lors d’une fusillade dans un night-club de LA, dont une jeune serveuse que les secours n’ont pas réussi à réanimer.

Renée décide que ces enquêtes sont pour elle. Elle les mènera donc pendant la journée, au lieu de dormir, pour ne pas empiéter sur son travail de nuit …

Mais l’épuisement n’est pas loin …

Avec lui, de vieux démons qui vont refaire surface et cette hiérarchie décidément très difficile …

Après une trentaine de romans, c’est la première fois que Connelly donne le premier rôle à une femme.

Après Harry Bosch qu’on ne présente plus, après l’avocat Mickey Haller ou encore après le journaliste Jack McEvoy dans « le Poète », Connelly s’est décidé à écrire les aventures d’une fliquette rebelle qui n’obéit pas aux ordres quand ils sont débiles.

On peut lui dire merci d’avoir commencé à rétablir une espèce de parité qui manque cruellement dans le monde du thriller policier.

Comme d’habitude avec Connelly, le scénario est précis, les indices semés un peu partout, au fil des pages, l’écriture fluide et précise, l’intrigue bien ficelée.

Comme d’habitude aussi avec Connelly, une enquête plus vraie que nature.

Un vrai régal donc que ce nouvel opus d’un des maîtres du genre .

On se réjouit de voir comment Renée va pouvoir évoluer …

Il se murmure qu’une rencontre est prévue entre elle et Bosch. Cela risque d’être plus qu’intéressant.

Deux soeurs, David Foenkinos, Editions Gallimard

soeurs

Il y a cinq ans maintenant que Mathilde et Etienne sont ensemble. La jeune prof de lettres aime follement son compagnon. Lors de leurs dernières vacances, ils ont évoqué l’idée de se marier tout bientôt. Ils ont aussi parlé bébés.

Tout était si beau et si puissant ; on aurait dit que quelque chose d’éternel s’annonçait.

Pourtant, ce soir-là, il faut bien se rendre à l’évidence, Etienne n’a pas trop l’air dans son assiette et Mathilde a comme un mauvais pressentiment.

De fait, le lendemain, les choses se précipitent : Etienne lui annonce qu’il la quitte et que leur histoire est finie.

Mathilde a beau le supplier, lui dire qu’elle va mourir, Etienne ne change pas d’avis et quitte l’appartement, au désespoir de la jeune femme, rongée par la douleur.

Dans un premier temps, elle décide de ne rien dire à personne au lycée où elle travaille et réussit tant bien que mal à donner le change jusqu’au moment où elle apprend, de la bouche d’un ami d’Etienne, la véritable raison de la rupture : elle s’appelle Iris, c’est l’ex d’Etienne et elle a refait surface après 5 années passées au bout du monde …

Mathilde aurait pu tout accepter, mais pas ça. Elle aurait pu accepter une nouvelle femme, un homme, un besoin de solitude, tout, tout, mais pas Iris. Cette nouvelle serait insurmontable. Elle voulut mourir. Pour la première fois, cette pensée était concrète. Pas des mots en l’air. Se jeter par la fenêtre, prendre des cachets, se pendre avec un foulard. Elle se perdait dans le dédale des possibilités. Pourtant, plus elle réfléchissait, plus elle savait qu’elle n’aurait jamais le courage d’agir. Elle allait vivre. Elle allait vivre avec ce poids démesuré sur le cœur.

Vivre. Mais pour la première fois depuis qu’elle y travaille, Mathilde n’ira pas donner ses cours au lycée. Elle n’en est pas capable.

Alors, elle reste chez elle, cloîtrée, sa douleur se transformant doucement mais sûrement en colère puis en haine. Une haine qui lui fait mal, terriblement mal.

C’est à ce moment-là qu’Agathe propose à sa sœur de la recueillir chez elle, dans le petit appartement qu’elle occupe avec son mari et leur petite fille Lili.

Agathe, la grande soeur, qui a une vie heureuse, avec sa petite famille.

Agathe qui a aussi le coeur sur la main, alors qu’elles ne sont plus vraiment proches depuis des années.

La cohabitation va très vite s’avérer compliquée.

La véritable personnalité de Mathilde se dévoilant : glaçante …

Pour connaître la suite, il faudra lire « Deux sœurs », le 18ième roman de Foenkinos.

Un roman dont l’écriture on ne peut plus élégante, simple et précise,  est redoutablement efficace dans cette terrible histoire de rupture.

Si banale et si incroyable à la fois. La dérive amoureuse d’une femme trahie qui offre son vrai visage, jusqu’au basculement final …

Foenkinos qui glisse deux doigts dans le thriller psychologique, un genre nouveau pour lui … une réussite.

Un vrai bijou même.  Seul bémol : 173 pages, c’est un peu court.

Finalement, Foenkinos, c’est un peu comme un diamant, on aimerait toujours un peu plus de carats …

M, le bord de l’abîme, Bernard Minier, XO Editions

M-LE-BORD-DE-LABIME_PRO2

Autant le savoir d’emblée, toutes les technologies décrites dans ce roman existent ou sont en cours de développement. Les applications et dispositifs que vous découvrirez ici sont déjà mis en œuvre dans de nombreux pays, presque identiques dans la réalité à ceux de cette histoire. Car elle ne se passe pas dans le futur : elle se passe aujourd’hui.

Une mise en garde qui s’avère terrifiante dès les premières pages…

Moïra  Chevalier est du genre brillante.

Du genre bardée de diplômes : un master en sciences du langage, spécialisée en linguistique informatique, un an de formation supplémentaire au prestigieux MIT, un postdoctorat au laboratoire d’intelligence artificielle de Facebook.

C’est le profil idéal pour Ming Inc., le géant chinois du numérique, qui recrute des spécialistes en Intelligence Artificielle pour bosser sur son nouvel agent conversationnel DEUS, une espèce de SIRI de compétition, le chatbot le plus complexe jamais mis au point.

Moïra sera donc chargée de lui conférer une vraie personnalité et de vraies émotions.

En deux mots, son travail sera d’humaniser DEUS, pour en faire le plus humain des assistants virtuels jamais mis en circulation, avec un objectif on ne peut plus clair : le rendre indispensable, incontournable dans la vie de ses utilisateurs. Comme une drogue…

Un travail basé à Hong Kong où Moïra débarque assez stressée.

D’abord, faut bien dire que la ville est très impressionnante : des milliers de buildings dont plus de 300 qui culminent à plus de 150 mètres, pour donner l’impression d’une espèce de ruche de béton et d’acier où vivent des millions d’habitants, une vraie fourmilière chaotique, la ville la plus dense du monde, une ville qui ne s’arrête jamais, avec une température très élevée et un taux d’humidité qui frôle les 90%. De quoi se sentir oppressée d’emblée.

Ensuite, le job pour lequel elle a postulé constitue un vrai défi professionnel qui risque bien de révolutionner la société puisqu’il s’agit ni plus ni moins de faire de DEUS d’équivalent de ce que Google a fait avec son moteur de recherche, et Facebook avec son réseau social.

Inutile de dire que la mission est ambitieuse et complexe.

D’autant, qu’en plus de l’énorme pression professionnelle, la jeune femme ne se sent pas trop à l’aise, à la fois dans son nouvel environnement de travail, mais aussi en rue, ou chez elle : elle a constamment l’impression d’être surveillée, épiée.

Elle se demande aussi ce que peuvent bien signifier ces curieuses bribes de conversations qu’elle a saisies par hasard au boulot. Est-ce que ses collègues lui cacheraient des choses ? Car, elle en a très vite la certitude, tout n’est pas net chez Ming Inc. .

Certains employés de la société semblent littéralement terrorisés, quand d’autres connaissent une mort violente : accidents, suicides, et surtout une série de meurtres …

La liste commence à s’allonger.

La police de Hong Kong est sur les dents : ces meurtres sont l’oeuvre d’un tueur particulièrement pervers, d’une inventivité tellement démente que les flics qui enquêtent sur ces horreurs l’ont appelé le « prince noir de la douleur ».

Et ce monstre, Moïra le côtoie peut-être tous les jours sans le savoir.

Une des pistes suivies par les policiers concerne de très très près Ming Inc. …

Vous ne lâcherez pas ce thriller une seconde. Pas une.

Peut-être le meilleur de Minier.

A la fois une intrigue épouvantablement glaçante et une plongée encore plus terrifiante dans ce monde contemporain et très méconnu de l’intelligence artificielle.

Ce monde qui, on le rappelle,  n’est pas de l’anticipation.

Cela se passe déjà maintenant, même si vous ne le savez pas.

Ce monde qui existe déjà via les géants de l’internet que sont Facebook, Google, Amazon. Ce monde qui pourrait nous entraîner, souvent à notre insu  d’ailleurs si nous ne faisons pas preuve de vigilance,  dans une nouvelle ère, toute proche de l’abîme…

Un excellent thriller donc, avec tous ses ingrédients, et une incroyable prise de conscience des dérives auxquelles pourrait nous mener l’intelligence artificielle.

Cauchemars en vue ?

 

Nous ne sommes pas de mauvaises filles, Valérie Nimal, Editions Anne Carrière

filles.jpg

Quand Maud trouve sa mère inanimée à côté de son lit, et que les infirmiers des urgences font le point avec elle sur l’état de celle-ci : reins atteints, gonflements du visage et du cou, paralysie d’un bras, température bien trop basse, Maud se dit que cette fois, c’est bien fini. Sa mère aura réussi sa nouvelle tentative de suicide.

D’une série de machines s’échappent des sons répétitifs. Sur les écrans, des graphiques. Reliée aux fils, elle dort dans un lit à barreaux. Je caresse son front. Ses yeux s’ouvrent, se referment, hallucinés. Tantôt elle geint, tantôt elle cogne les barres de métal. Une infirmière entre, ferme la porte avec douceur. ‘’Votre maman  a avalé une grande quantité de médicaments, elle a fait des mélanges’’, chuchote celle qui se faufile entre les sondes, les perfusions, en vérifiant les écrans. Je suis soulagée, enfin quelqu’un qui énonce la réalité.

 A son chevet pourtant, chaque jour qui passe est une victoire sur la mort.

Après de longues journées de convalescence, après avoir mis la patience de son entourage à bout, la mère de Maud finit par pouvoir rentrer chez elle, et Maud ne peut s’empêcher de plonger dans son passé, peut-être pour essayer de retenir ces années qui sont tout doucement en train de lui échapper.

A quoi a ressemblé sa vie aux côtés de cette mère si particulière ?

Une mère professeur d’archéologie, toujours en mouvement, une espèce d’exploratrice des temps modernes, égyptologue et parfois pilleuse de pyramides.

Une femme complexe, sentimentalement très instable, constamment tiraillée entre ses compagnons et amants, incapable de se fixer quelque part, au grand désespoir de Maud et de sa sœur cadette Marie.

Une femme sujette à la dépression, qui aura souvent été impitoyable avec ses filles, même si elle les a aimées, à sa façon, peut-être mal.

C’est de tout cela dont Maud veut se souvenir.

Donc j’ai continué à écrire. Pour que ma sœur et moi, nous puissions nous endormir par marée haute ou basse, sans craindre l’influence des phases de lune, ni les rechutes, ni les tourments, les messages impromptus de notre mère retournée chez elle après le centre de convalescence, au milieu de ses objets égyptiens, de ses tapis d’Orient, de ses photos d’anciens amants.

D’une page à l’autre, nos années d’errance s’égrènent antre mes doigts bleuis par l’encre.

 Année après année, Maud se remémore toute son enfance, puis son adolescence.

Il m’arrive de douter de ce que j’ai vu. De perdre pied. Et si tout cela était inventé dans le seul but de la persécuter ? est-ce le souvenir précis de ce que j’ai vécu avant d’entrer en maternelle ou ce que mon père m’a raconté ? la mémoire est un labyrinthe dans lequel je tente de me dépêtrer.

 Quand, bien plus tard, sa mère finit par mourir, Maud s’installe dans la maison maternelle pour y faire du rangement …

Comment va-t-elle survivre à ce choc ?

Comment survivre à une telle relation d’amour-haine ?

Comment en sortir indemne et pouvoir envisager l’avenir sereinement ?

C’est à lire dans ce premier roman de Valérie Nimal.

Un premier roman qui comptera, c’est certain.

Les mots sont parfois durs, parfois tristes, parfois drôles, souvent tendres.

L’écriture est fine et pudique.

L’histoire touchante.

A découvrir très vite.

Pamela, Stéphanie Des Horts, Livre de Poche

pam

Elle s’appelle Pamela.

Pamela Beryl Digby.

On la surnomme Pam.

Elle est née dans le comté du Hampshire, au sud de l’Angleterre, en 1920.

De ses parents, issus de la petite noblesse désargentée, elle tient la flamboyance de sa chevelure, une indéfectible foi en elle et une volonté d’aller de l’avant, toujours.

Une volonté aussi de vivre à Londres et de quitter cette campagne où elle s’ennuie à mourir.

Je déteste la campagne, la boue, le gel, les cheminées glaciales au petit matin, les femmes de chambre mal payées, l’humidité et le vent dans les saules. Je ne rêve que de paillettes, bals masqués et d’hommes prêts à tout pour me conquérir. L’argent vaut tous les quartiers de noblesse. Je veux l’amour, la gloire, le rire, la passion, le pouvoir… Quoi encore ? Jouir, plaire, jurer. Arrêter de faire semblant. Comme mes parents qui sourient alors qu’ils ont vendu tous les bijoux de famille.

Pamela en est bien consciente : elle n’aura pas le choix : son avenir, c’est le mariage … Heureusement pour elle, même sans le sou,  la jeune femme sait qu’elle est appétissante et qu’elle plaît aux hommes.

Quand elle rencontre Randolph Churchill, le fils de Winston, elle comprend instantanément tout ce que cette union pourrait lui ouvrir comme portes.

En octobre 39, elle a 19 ans.

La guerre et Hitler ne sont pas loin.

Randolph veut un héritier.

Pam une position sociale.

Ils se marient.

Très rapidement, elle est enceinte et donne naissance à un garçon : Winston junior.

Plus rapidement encore, l’entente se détériore au sein du couple. Randolph est envoyé au combat.

Pam s’installe à Downing Street chez ses beaux-parents, pour y jouer les hôtesses modèles.

C’est vrai qu’on croise du beau monde chez le Premier Ministre.

L’exubérance de sa chevelure rousse, la langueur de sa voix et son sourire malicieux feraient dresser une assemblée de cardinaux. (…) Pamela Churchill est bien décidée à prendre l’Histoire en marche, elle ne quitte plus les cercles où s’exercent les arcanes du pouvoir.

Les mois passent, les années aussi.

Le divorce avec Randolph est inéluctable.

Qu’importe : Pam a réussi à se faire une place au sein de la société. Elle enchaîne les conquêtes.

Des hommes qu’elle a tous aimés à sa manière.

Des hommes qui l’ont tous ardemment désirée.

Rien que du beau monde : le Prince Ali Khan, Gianni Agnelli, Frank Sinatra, Stavros Niarkos, Elie de Rotschild, Maurice Druon, beaucoup d’autres encore qu’on n’ose pas nommer, sans oublier l’américain Averell Harriman, qui sera son dernier mari, et qui la laissera veuve et très très riche.

C’est avec Averell qu’elle fera la connaissance de Bill Clinton, alors complètement inconnu du public et juste sénateur de l’Arkansas.

Pam contribuera à le faire élire.

Pour la remercier, il la nommera ambassadrice des Etats-Unis à Paris.

C’est là qu’elle mourra, en février  1997, comme une légende, dans les eaux de la piscine du Ritz …

Elle avait 77 ans …

Un destin hors du commun.

Fascinant.

Etourdissant.

Comme ce roman autobiographique signé Stéphanie Des Horts.

Une petite merveille qui fait 300 petites pages.

On en aurait bien lu le double, tellement c’est bien foutu.

On en veut encore …