Quand tout commence, en 1920, la grande guerre vient de finir.
Après tant de malheurs, tous les espoirs sont permis.
Pour tout le monde.
Walter Langdon, vingt-cinq ans, et son épouse, Rosanna, n’attendent qu’une seule chose : que la ferme et les terres qu’ils viennent d’acheter, dans l’Iowa, puissent assurer leur avenir et celui de Franck, leur bébé.
Parce que Walter compte bien s’affranchir de son père qui a la furieuse manie de tout vouloir contrôler, et parce que le bâtiment compte quatre chambres : de quoi pouvoir envisager sereinement d’agrandir la famille, en vivant des cultures et de l’élevage.
Et très rapidement, la famille salue la naissance de plusieurs enfants : autant de joie, mais aussi autant de bouches à nourrir, alors que la Grande Dépression qui frappe les Etats-Unis de plein fouet va avoir des conséquences sur le quotidien des Langdon pendant des années.
Walter travaille dur. Très dur. Il ne ménage pas sa peine pour que les siens ne soient pas dans le besoin.
Et lui mieux que personne sait que cette vie au grand air ne présente pas que des avantages.
Mais le couple s’accroche, les enfants grandissent, et personne ne voit le temps passer dans cette saga familiale que vous aurez beaucoup de mal à lâcher.
Ce premier tome de la trilogie, que Smiley a nommée « Un siècle américain », vous emportera dans l’Histoire à travers ses personnages auxquels on s’attache directement.
Des personnages qui évoluent comme leur pays.
Avec eux, nous traversons tous les grands épisodes que les Etats-Unis ont connus : après la Grande dépression, la guerre 40-45, ses conséquences politiques, le communisme, la place des femmes et leur difficile émancipation, mais aussi des épisodes plus personnels, comme celui de vouloir prendre le contrôle de son propre destin, et ne pas laisser les autres décider à votre place, ne pas laisser la filiation et le poids du passé compromettre votre propre avenir…
Il y a tout ça et bien plus encore dans ce magnifique roman qui parcourt 33 années de l’existence du couple Langdon et leurs enfants : une année relatée par chapitre.
Et c’est une véritable performance de Smiley qui, par son style incroyablement sobre et fluide, permet d’entrer dans l’intimité de chaque personnage.
Smiley qui est incontestablement une des meilleures auteures de sa génération dans la littérature américaine. Si vous ne la connaissez pas, foncez.
Quand on referme « Nos premiers jours », on n’a qu’une envie, celle de se plonger directement dans la suite : « Nos révolutions », paru chez Rivages.