La carrière du mal, Robert Galbraith, Livre de Poche

La  carrière du mal, Robert Galbraith

La surprise est grande pour le détective Cormoran Strike quand son associée Robin lui explique qu’elle vient de recevoir un colis pour le moins suspect : un paquet qui vient d’être livré à l’agence, et qui contient une jambe de femme…

Et c’est tout le passé de Cormoran qui surgit sans crier gare. Cormoran, ancien des forces spéciales britanniques, qui a justement perdu une jambe dans une explosion en Afghanistan il y quelques années.

Qui est l’expéditeur de ce macabre colis ? Et puis surtout, qui est la personne qui a été démembrée ?

Quatre noms d’individus capables des pires atrocités viennent aussitôt à l’esprit du détective. Mais, pas de bol pour lui, la police londonienne ne semble par partager son analyse, et le temps presse … Le tueur n’arrête pas de sévir, de manière absolument terrifiante.

Parallèlement à cette enquête, Cormoran et Robin doivent aussi s’occuper de leur vie personnelle, ce qui leur prend un temps considérable : ces deux-là vont-ils enfin s’avouer leur attirance ?

Réponse dans ce troisième volet de leurs aventures : un polar très abouti, peut-être le meilleur de la série … Jusqu’à présent  en tout cas puisque Robert Galbraith, qui est le pseudonyme de JK Rowling, ( la mère d’Harry Potter)  a promis d’autres aventures de son détective si attachant.

L’enfant du lac, Kate Morton, Pocket

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Sadie Sparrow, jeune inspectrice de police londonienne, s’ennuie un peu durant ses vacances dans les Cornouailles, jusqu’au moment où elle découvre une très vieille maison complètement abandonnée, au milieu d’un parc revenu à l’état sauvage.

Une maison qui l’intrigue : un peu comme si on avait arrêté d’y vivre du jour au lendemain.

En se renseignant autour d’elle, Sadie apprend qu’il y a très très longtemps, un soir de l’été 1933, lors d’une fête donnée par les Edevane, un bébé a disparu de la demeure.

Et le petit Théo, onze mois, n’a jamais été retrouvé, plongeant toute sa famille dans une tragédie dont elle ne se remettra pas.

Pour Sadie, il est évident qu’il faut reprendre l’enquête, même si cela ne semble pas vraiment plaire à l’une des soeurs du bébé devenue écrivain à succès.

Pourquoi ces réticences ?

Réponse dans ce roman aux ambiances so british, un polar drôlement bien ficelé qui maintient l’intrigue et le suspense jusqu’à ses dernières pages.

Certains considèrent Kate Morton comme l’héritière de Daphné du Maurier.

Ils pourraient bien avoir raison …

« L’enfant du lac », un très bon pavé à lire durant vos vacances …

Deux gouttes d’eau, Jacques Expert, Livre de Poche

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Elle s’appelait Elodie, une jeune femme sans problème, gentille, aimable avec les voisins. La police vient de retrouver son corps mutilé, baignant dans une mare de sang, sa tête détachée du tronc et posée sur une table basse de son petit appartement de Boulogne-Billancourt.

Au delà de l’horreur, le commissaire divisionnaire Robert Laforge est impatient de découvrir le visage de celui qui a été capable de commettre un acte pareil et surtout, de le voir s’effondrer devant les preuves qu’il ne va pas manquer de récolter, lui Laforge, un des meilleurs de la PJ à qui rien ni personne ne résiste.

C’est qu’on vient de lui amener les images des caméras de surveillance du quartier. On y voit très clairement un homme sortir de chez Elodie, une arme à la main . Il s’agit d’Antoine Deloye, le petit ami de la victime.

Placé en garde à vue, le suspect nie l’évidence et accuse son frère jumeau, Franck. Il explique que son frère est un être maléfique, qu’il ne cherche qu’une chose, lui pourrir l’existence depuis leur naissance…

Franck est donc convoqué au commissariat et sème immédiatement le trouble, la ressemblance avec Antoine est énorme.

Les jumeaux se ressemblent tellement qu’aucun policier ne sait les reconnaître. Faire appel à leurs parents est impossible : ils sont morts tous les deux depuis des années. Autre tuile pour le commissaire, Antoine et Franck présentent une anomalie congénitale extrêmement rare : ils n’ont aucune empreinte, le bout de leurs doigts est complètement lisse … Cerise sur le gâteau pour Laforge et son équipe, les jumeaux monozygotes ont très souvent le même ADN …

Ce qui devait être une enquête facile devient un cauchemar pour les policiers.

Pour le lecteur aussi .

La construction de Jacques Expert est redoutable : revenir à la naissance des jumeaux, les voir grandir auprès de leurs parents et d’un entourage complètement dépassé, offre un autre regard sur leur personnalité, pour le moins problématique.

« Deux gouttes d’eau » est un polar fascinant, comme la gemellité.

C’est aussi un polar plus qu’énervant, de quoi vous rendre chèvre.

Parce Expert réussit à faire en sorte qu’il est quasi impossible de savoir qui est le coupable … quasi …

 

 

 

 

 

 

 

Ragdoll, Daniel Cole, La Bête Noire, Robert Laffont

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En mai 2010, la foule se presse à la Haute Cour Criminelle de Londres pour entendre le  verdict d’un procès qui est censé envoyer en prison pour des dizaines d’années un serial killer de la pire espèce : 27 victimes en 27 jours,

Mais au moment du prononcé, c’est un  »non coupable » qui sort de la bouche du président du jury.

Stupéfaction dans l’assemblée. C’est à ce moment là que Wolf, le flic qui a mené toute l’enquête, bondit vers le banc des accusés et agresse violemment celui qui vient d’être acquitté Naguib Khalib.

Inutile de préciser que ce genre de choses ne se fait pas même quand on est un des meilleurs de la Metropolitan Police de Londres .Wolf va l’apprendre très vite.

Ecarté par sa hiérarchie, envoyé en hôpital psychiatrique, il a pour obligation de se soigner s’il veut espérer un jour reprendre son boulot…

Quatre ans plus tard, alors qu’il vient tout juste d’être réintégré, Wolf est appelé sur une scène de crime en bas de l’appartement qu’il a été obligé  de louer, après un divorce douloureux.

Ce qui l’attend là dépasse l’entendement : un  »cadavre » recomposé à partir de six victimes démembrées, probablement tronçonnées à la scie à métaux, le tout assemblé par de grossiers points de suture : une horreur qu’il va falloir éclaircir au plus vite parce que cette macabre découverte n’est que le début du cauchemar pour les forces de l’ordre. Un cauchemar que la presse surnomme  »Ragdoll », la poupée de chiffon…

Très vite, une journaliste, l’ex de Wolf, reçoit les photos des victimes, accompagnées par  une liste de 6 noms : les 6 prochaines cibles et la date de leur mort …

Le premier nom est celui du maire de Londres, le dernier, celui de Wolf …

Quand le maire, pourtant mis sous protection rapprochée, meurt dans d’atroces souffrances sous les yeux des flics, on se dit que l’enfer n’est pas loin …

Vous avez dans les mains probablement le meilleur du genre pour le moment. Le meilleur thriller policier de l’année en tout cas, du genre de celui qu’on n’oublie pas.

L’écriture est vive, la traduction impeccable, l’histoire drôlement bien ficelée.  Le suspense garanti jusqu’aux dernières pages. Que demander de plus ?

Pour un premier roman, le britannique Daniel Cole, qui était ambulancier dans une vie antérieure, signe ici un coup de maître. Evidemment que son ouvrage n’est pas passé inaperçu : les droits ont déjà été achetés en vue d’une adaptation en série TV.

Et il se dit que Cole serait peut-être bien en train d’écrire une suite … ce serait juste fabuleux …

 

 

 

Le secret du mari, Liane Moriarty, Livre de Poche

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Cécilia Fitzpatrick est mariée, maman de trois filles.

Présidente de l’association des parents de l’école. Démonstratrice Tupperware quand l’occasion se présente. Une espèce de super-woman : active, organisée et terriblement efficace sur tous les fronts, même si elle reconnaît que son existence n’a rien d’exceptionnel.

Un jour que John-Paul, son mari, est en voyage pour le boulot, elle monte dans son grenier, et complètement par hasard, elle tombe sur une lettre qui lui est destinée.

L’auteur de la missive, c’est John-Paul, justement.

Sur l’enveloppe jaunie par le temps, quelques mots écrits de sa main : « A n’ouvrir qu’après ma mort » …

Une phrase qui résonne dans la tête de Cécilia, et une lettre qui la perturbe bien plus qu’elle ne veut l’admettre : que doit-elle faire  ?

Remettre ce pli dans cette boîte au grenier, soit respecter le souhait de son mari toujours vivant et en pleine forme, ou bien doit-elle céder à la tentation, à la curiosité, avec le risque de voir sa vie basculer en plein polar ?

C’est en lisant ce roman que vous le saurez, parce que je ne vous en dirai pas plus.

« Le secret du mari » est resté pendant presque un an en tête des best-sellers du New York Times.

Un roman intense, qui maintient le suspense jusqu’à la dernière page.

Un roman qui tue l’ennui, et qui sera prochainement adapté au cinéma.

 

Hortense, Jacques Expert, Sonatine

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Sophie Delalande dit d’elle même qu’elle est une fille dans la moyenne.  Moyenne de taille, moyenne de poids, moyenne dans son boulot de fonctionnaire au Ministère de l’Education Nationale.

Sophie, qui n’a jamais eu de relation amoureuse sérieuse, doit quasi se pincer quand le très beau et très mystérieux Sylvain s’intéresse à elle lors une soirée.

Sophie, qui doit aussi se demander si elle ne rêve pas encore quand, une semaine après leur rencontre, il vient s’installer dans son appartement.

Un an plus tard, la jeune femme est enceinte et ne sait pas comment l’annoncer à son compagnon. Comme un pressentiment, puisqu’il prend très mal la chose et disparaît en reprenant toutes ses affaires avec lui, laissant Sophie seule avec sa grossesse.

« Il m’avait abandonnée,  et j’allais accoucher seule. En quelques secondes, l’amour immense et inconditionnel que j’avais pour lui s’était mué en une haine profonde… »

Mais la vie continue pour Sophie qui accouche d’une adorable petite fille qu’elle appelle Hortense, une petite princesse à laquelle elle tient comme à la prunelle de ses yeux.

Les mois passent, Hortense grandit sans voir son père biologique : Sophie a toujours refusé de lui montrer sa fille. Jusqu’au jour où Sylvain débarque chez elle et enlève Hortense.

L’enquête ne permettra jamais de retrouver ni l’enfant, ni son père.

Vingt-deux ans plus tard, alors que Sophie ne s’est jamais remise de la disparition de sa petite fille adorée, une jeune femme blonde la bouscule dans la rue.

Sophie en est absolument certaine, son instinct maternel ne peut pas se tromper : celle qui a failli la faire tomber, c’est Hortense, son Hortense.

Elle décide de la suivre, de l’observer, elle va même jusqu’à faire connaissance avec elle, sans rien dévoiler de leur lien de parenté.

Juste pour essayer d’en savoir un peu plus sur celle qui se fait appeler Emmanuelle et qui explique aussi n’avoir jamais connu sa mère…

Sophie a-t-elle vraiment reconnu celle qui était sa raison d’être, ou est-ce le chagrin et la douleur qui la font délirer ? Et puis, cette Emmanuelle,  est-elle si clean que ça ?

Rien n’est moins sûr, dans ce polar au suspense intenable. Le 4ième de Jacques Expert qui est le devenu un maître du genre, en s’inspirant d’un fait divers réel, en le transformant en roman implacable, où la fin vous clouera sur place, après moult rebondissements.

 

Des garçons bien élevés,Tony Parsons, Collection Points

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Ils étaient sept à la fin des années 80 à fréquenter Potter’s Field, cet établissement scolaire très prestigieux, à la discipline toute militaire. Sept jeunes gens de bonnes familles : les meilleures,  les riches, celles qui fréquentent la haute société londonienne. Celles qui côtoient le pouvoir.

Vingt ans plus tard,  ces anciens élèves ne sont pas vraiment à la fête. Quelqu’un semble s’acharner sur eux.

D’abord, c’est Hugo Buck, banquier de son état, qui est retrouvé égorgé, quasi décapité à son bureau. Pas vraiment une grande perte : l’homme était violent, on ne compte plus les hématomes sur le corps de sa jeune épouse. N’empêche …

Quelques jours plus tard, c’est Adam Jones, un SDF complètement défoncé qui subit le même sort. A priori, aucun lien entre les deux victimes… Sauf qu’elles sont toutes les deux passées par Pottier’s Field … Sauf que sur chaque scène de crime, on trouve le même graffiti en éclaboussures de sang : « porc » …

L’affaire est confiée à Max Wolfe. L’inspecteur, qui n’a pas hésité à désobéir à sa hiérarchie pour empêcher un attentat kamikaze, vient d’être muté à la crime. Ce sont ses premiers meurtres dans la section. Une affaire pour le moins délicate, alors que la vie au quotidien n’est pas toujours simple pour lui qui vit seul dans son loft, avec sa petite fille de 5 ans et leur chiot Stan, un bébé cavalier king charles.

L’enquête est difficile, d’autant que la presse et les réseaux sociaux s’en mêlent, soupçonnant très vite l’existence d’un tueur en série : « Bob le boucher sème la terreur dans la City… »

Pour Max, dont la vie ne tient qu’à un fil aussi, il est évident que ces anciens étudiants  de Pottier’s Field  portent en eux un effroyable secret qui est la cause de ces meurtres : un mensonge qui nourrit une soif de vengeance incroyable.

Laquelle ? C’est à découvrir dans ce policier qui, sans être le polar de l’année, est d’excellente facture. Une fois qu’on l’a commencé, on ne le lâche plus.

L’écriture est rapide, efficace, la construction parfaitement maîtrisée, et le héros, Max, terriblement humain, ce qui rend l’intrigue encore plus attachante.

« Des garçons bien élevés  » a connu un énorme succès en Grande-Bretagne. La suite est déjà parue en anglais.