Dernier été pour Lisa, Valentin Musso, Editions Points

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En 2004, on les appelait les « Inséparables ».

Lisa, Nick et Ethan ont grandi tous les trois dans une bourgade du Wisconsin, à Black Oak, dans le nord des Etats-Unis.

Nick, le fils du médecin du coin, considère Lisa un peu comme sa soeur.

Ethan, lui, est très amoureux de la jeune femme. Ils forment d’ailleurs tous les deux un joli couple d’adolescents, même si Ethan semble parfois un peu jaloux des regards que portent les autres sur sa petite amie.

Cet été-là, ils terminent leur scolarité secondaire, avant de partir à l’université, loin de leur lieu de vie habituel. Enfin, deux sur trois partiront. Lisa et Nick. Car Ethan ira travailler dans le garage de son père. Les études, ce n’est pas pour lui.

On s’en doute, l’humeur est plutôt morose. Tous savent qu’ils sont au premier grand tournant de leur jeune existence. Ils ont très envie de découvrir autre chose, mais ont peur de l’inconnu, et Ethan est convaincu que Nick et Lisa vont l’oublier très vite dans leur nouvelle vie.

A la fin des vacances, pour goûter encore un peu à la douceur de l’été, et avant de quitter ses amis, Lisa profite de l’absence de ses parents pour organiser une fête chez elle.

Ce sera la dernière …

Un homme qui promenait son chien sur la plage découvre le corps de la jeune femme. Elle a été violemment frappée à la tête avec un objet contondant qu’on n’a jamais retrouvé.

Peu de temps après, Ethan est arrêté et inculpé. Et quelques mois plus tard, condamné à la réclusion à perpétuité.

Douze ans ont passé.

Nick est devenu un écrivain à succès.

Installé à New York, il n’a jamais revu Ethan depuis le procès.

Il n’a jamais été le voir en prison. Il n’a jamais cherché à avoir de ses nouvelles, et il est toujours très mal à l’aise quand on évoque cette affaire avec lui.

Tout simplement parce qu’il n’arrive pas à imaginer son ex-meilleur ami capable d’avoir tué Lisa.

Aujourd’hui, Nick doit retourner à Black Oak. Son père vient de décéder.

Black Oak où, contre toute attente, Ethan, qui vient d’être libéré pour un vice de procédure dans son procès, est revenu vivre.

Immanquablement, pour Nick, les fantômes du passé refont surface.

Il ne peut s’empêcher d’aller voir Ethan, et face à la méfiance des habitants de la bourgade, il va essayer de reprendre l’enquête crapuleusement bâclée à l’époque, pour tenter d’innocenter son ami et trouver le véritable assassin.

Y arrivera-t-il ? C ‘est à découvrir dans cet excellent thriller psychologique très noir et rondement mené.

Une construction impeccable. Une écriture limpide. Un rythme soutenu, un suspense entier jusqu’aux dernières pages sans aucun temps mort …

Il y a du Dicker et du Tropper dans ce « Dernier été pour Lisa ».

Dans la famille Musso, moi je demande Valentin …

 

 

 

Une drôle de fille, Armel Job, Robert Laffont

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A la fin des années 50, à Marfort, petite bourgade ardennaise imaginaire de province belge, il n’y a pas grand-chose pour troubler la quiétude des habitants, ni celle des Borj, le couple de boulangers que tout le monde connaît dans la région.

Ruben et Gilda Borj, et leurs enfants aujourd’hui adolescents, Astrid et Rémi, y coulent des jours paisibles. La boutique marche bien, ils n’ont aucun problème d’argent.

Bref, ils ont tout pour être heureux.

Ce jour-là, le 13 septembre 58, ils sont bien loin d’imaginer comment leur vie va changer quand retentit la sonnette de la porte de leur magasin qui sent bon la tarte aux prunes et les fameuses gosettes aux pommes.

Une dame souhaite parler au couple.

Une dame qui représente l’Oeuvre nationale des orphelins de guerre.

Elle voudrait que les Borj accueille chez eux sous contrat d’apprentissage, la jeune Josée, 16 ans.

Josée dont les parents, et tout le reste de sa famille ont été tués en janvier 45, durant la bataille des Ardennes.

Tous s’étaient réfugiés dans une cave à Houffalize. Ils ont péri lors d’un bombardement de l’aviation américaine.  Seule la petite fille a miraculeusement survécu.

Josée était en parfaite santé, mais souffrait d’une légère déficience mentale consécutive au traumatisme. Elle savait compter, lisait lentement, pouvait écrire quelques mots simples. Elle était très travailleuse, d’un caractère paisible, docile et joyeux.

Au départ, Ruben Borj ne semble pas vraiment enchanté par la proposition, d’autant qu’il apprend que Josée fait parfois des crises d’épilepsie, il a peur que cela fasse fuir le client. Mais Gilda réussit à convaincre son mari et Josée vient donc s’installer chez eux à Marfort.

Une intégration au sein de la cellule familiale sans problème, à première vue en tout cas.

On lui fait une chambre dans la mansarde, comme à l’époque, quand Gilda est arrivée chez les Borj, et comme Gilda, Josée aide du mieux qu’elle peut à la vente dans la boulangerie.

Elle se débrouille d’ailleurs pas mal, au grand soulagement de la patronne qui la surveille étroitement.

Un dimanche, Josée accompagne Astrid à une répétition de la chorale : c’est la révélation. L’adolescente chante divinement bien, ce qui lui vaut très rapidement une place de soliste à la messe de Noël, au grand dam de certaines, dont la jalousie va crescendo quand elles apprennent que la Reine Elisabeth, qui a entendu Josée chanter lors de la retransmission par l’INR, est tombée sous le charme de cette voix cristalline et qu’elle souhaiterait la rencontrer. Elle et deux autres filles de la chorale …

Astrid ne fait pas partie des personnes invitées au Palais …

L’ennui, c’est que la fin de l’amitié chez les filles n’est pas le retour à l’indifférence, mais le début de la haine.

Une phrase terrible qui va prendre tout son sens à Marfort, dont les habitants ne peuvent s’empêcher de colporter des rumeurs qui vont très vite créer un climat absolument détestable pour tous les membres de la famille Borj et entraîner une tension plus que malsaine au sein du couple, au sein de toute la bourgade aussi.

Quand les secrets de famille que l’on croyait enfouis à tout jamais dans le passé refont surface, lorsque le qu’en dira-t-on devient une philosophie de vie, quand les frustrations et les jalousies accumulées au fil du temps empoisonnent le quotidien, que reste-t-il de l’innocence d’une orpheline de guerre qui n’a rien demandé à personne ?

Réponse dans ce thriller psychologique impossible à lâcher une fois qu’on l’a ouvert.

Armel Job, dont on attend plus qu’impatiemment la sortie annuelle, début février,  est devenu le maître du genre.

Incontestablement un des meilleurs pour plonger dans l’âme humaine et aller gratter au delà de l’inavouable.

Un orfèvre pour exhumer toutes ces choses qu’on a tout fait pour essayer désespérément de taire définitivement.

 

Un petit bijou. Un vrai …

 

 

 

 

Les Illusions, Jane Robins, Sonatine

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Elles sont soeurs : jumelles.

Mais aussi différentes que deux sœurs peuvent l’être.

Il y a Tilda. La si jolie Tilda à qui tout réussit dans la vie : une carrière d’actrice qu’elle mène très correctement pour lui assurer une notoriété certaine, et un certain confort matériel.

Et puis, il y a Callie, la sœur de Tilda. Beaucoup moins avenante physiquement, qui a beaucoup moins bien réussi aussi que sa jumelle.

Callie n’a jamais fait d’études, elle travaille dans une librairie, à mi-temps, et vit seule dans un tout petit appartement assez minable.

Callie et Tilda ne se fréquentent pas beaucoup. C’est vrai qu’elles n’ont pas grand-chose en commun.

Ponctuellement pourtant, elles se voient chez Tilda pour se faire des séances de vieux films sur DVD. Mais de moins en moins souvent.

C’est que Tilda, depuis qu’elle a un nouvel amoureux, a beaucoup moins de temps à consacrer à Callie.

L’amoureux s’appelle Félix.  Félix est sympa, beau, banquier et riche. Que demander de plus ?

Avec la délicieuse Tilda, ils forment un couple très glamour, qui semble nager dans le bonheur. C’est l’image que les tourtereaux donnent en tout cas. Pour tout le monde, sauf pour Callie.

Callie, elle, est convaincue que tout n’est pas aussi rose qu’il n’y paraît. Elle pense que Félix maltraite sa soeur : physiquement mais aussi psychologiquement.

Et, de manière très consciencieuse, Callie note depuis des années, toutes ses impressions sur Tilda dans un carnet qui ne la quitte pas.

J’ai été choquée de voir les bleus sur les bras de Tilda. Est-ce Félix qui en est responsable ? Je ne sais pas. Je n’arrive pas à déterminer si c’est quelqu’un  de réellement formidable – qui organise des vacances surprises et rénove l’appartement de sa petite amie – ou de profondément dangereux. Quoi qu’il en soit, Tilda est complètement éprise de lui, et moi je souffre. Je ne sais pas si je ressens toujours l’euphorie qui venait de mon adoration pour lui, ou si je suis désormais terrifiée de m’être laissé manipuler.

De plus en plus, Callie pense que Félix est un sombre manipulateur qui n’a qu’un but, c’est d’isoler sa proie, en l’obligeant petit à petit couper les ponts à la fois avec sa famille, ses amis, et ses relations professionnelles, comme tout bon pervers narcissique qui se respecte.

Mais a-t-elle raison de s’alarmer, de penser que le couple de sa soeur et Félix est trop beau pour être vrai ? Ou se fait-elle tout simplement des illusions, probablement un peu jalouse et envieuse de la réussite de sa jumelle ? Et si c’était elle qui avait un problème ?

Quoi qu’il en soit, Callie commence à faire des recherches sur des sites consacrés aux tyrans domestiques. Elle arrive même à s’introduire dans l’appartement du couple pendant leurs vacances pour y rechercher le moindre indice qui pourrait prouver que Tilda est en danger…

La mort de Félix, d’une crise cardiaque, après son jogging, à la page 11 du roman ne permet d’accréditer absolument aucune hypothèse … et le mystère est entier …

Jane Robins signe ici son premier roman. Une vraie perle.

Dans la droite lignée de « La fille du train » de Paula Hawkins ou des « Apparences » de Gillian Flynn, qui a inspiré « Gone Girl ».

Peut-être même mieux …

« Les Illusions » ou un thriller très hitchcockien, au suspense de tous les instants.

Une atmosphère pesante, addictive, et une construction impeccable qui permet, grâce à des retours dans le passé, dans l’enfance et l’adolescence, d’en savoir un peu plus sur les deux soeurs sans jamais pouvoir démêler le vrai du faux … jusqu’aux dernières pages.

Un régal du genre.

Retenez bien son nom, elle s’appelle Jane Robins.

Elle ira loin.

 

 

 

Derrière les portes, B.A. Paris, Livre de Poche

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Elle s’appelle Grace Harrington.

Une trentaine d’années.

Une carrière professionnelle qui la satisfait pleinement : elle est négociatrice pour le célèbre magasin Harrods à Londres, et passe son temps à parcourir le monde à la recherche de nouveaux produits.

Peut-être pour oublier que ses propres parents, qui viennent de s’installer en Nouvelle Zélande,  ne sont pas très présents, ni pour elle, ni pour sa jeune soeur Millie, bientôt 18 ans, trisomique vivant dans une institution spécialisée qu’elle devra bientôt quitter, une fois sa majorité atteinte.

Alors, quand Grace rencontre Jack Angel, elle se dit qu’elle a beaucoup de chance.

Non seulement, il est absolument charmant. Très séduisant.

Et en plus, il adore Millie.

Après quelques mois de liaison, Jack demande Grace en mariage et propose que Millie vive avec eux, dans la maison magnifique qu’il vient de faire aménager, au calme, à la campagne, non loin de la capitale britannique.

Jack, qui est avocat réputé, spécialisé dans la défense des femmes battues gagne très bien sa vie : Grace arrête donc de travailler pour se consacrer à sa nouvelle existence de maîtresse de maison.

Après leur mariage et leur voyage de noces en Thaïlande, le couple s’installe dans leur très jolie propriété.

Tout chez eux respire le bonheur : le couple fait rêver,  les voisins les envient.

Ils sont les témoins privilégiés de la vie insouciante et dorée que mène à présent Grace, qui passe ses journées soit dans son jardin, à jardiner ou à lire, soit dans sa magnifique cuisine à préparer de bons petits plats pour les recevoir, soit à peindre de magnifiques toiles …

Tous constatent aussi que Jack est si protecteur envers Millie, et tellement prévenant pour son épouse .

Bref, le tableau est idyllique.

Un mariage absolument parfait … du moins en apparence.

En apparence seulement …

Parce que ce que vous allez découvrir dépasse l’entendement …

Connaît-on vraiment nos voisins, nos amis ?

Réponse dans ce thriller psychologique que vous lâcherez très difficilement tellement vous aurez envie d’en connaître l’issue.

Un thriller rudement bien construit, alternant continuellement présent et passé, un thriller complètement glaçant, terrifiant et pourtant sans la moindre goutte de sang …

C’est le premier roman de B.A. Paris, une romancière franco-irlandaise, qui a déjà vendu près d’un million d’exemplaires de « Derrière les portes » en Grande-Bretagne.

On le comprend, c’est un vrai petit bijou.

 

Ne pars pas sans moi, Gilly Macmillan, Pocket

Ne pars pas sans moi, Gilly Macmillan

Ce dimanche-là, Rachel décide d’aller se balader en forêt avec Ben, son adorable petit garçon de 8 ans. Une promenade comme tant d’autres, sauf que celle-ci va tourner au cauchemar … Gillan Macmillan a intitulé son thriller  »Ne pars pas sans moi », ce n’est pas sans raison …

Ce dimanche-là donc, Rachel accepte que son bambin prenne un peu d’avance sur elle pour jouer, comme le font tant de gosses qui se promènent avec leurs parents.

Mais au bout du chemin, elle doit se rendre à l’évidence, Ben a disparu.

Une conférence de presse est organisée très vite. Trop vite.

Les médias et les réseaux sociaux l’accusent aussitôt d’être une mauvaise mère incapable de veiller sur son fils. Certains même s’interrogent : et si Rachel était la coupable ? Pourquoi d’ailleurs a-t-elle du sang sur les mains ?

La jeune femme est désespérée, et ne sait plus quoi faire devant tant de méchanceté.

Doit-elle attendre les bras croisés que l’enquête de la police porte ses fruits ou doit-elle partir seule à la recherche de son petit garçon ?

Une chose est certaine : l’angoisse n’arrête pas de monter au fil des jours, comme les chances de retrouver le petit garçon s’amenuisent à chaque heure qui passe …

Par la construction de son roman, où la maman de Ben nous fait revivre ces moments de douleur insoutenable, par les points de vue de chacun des protagonistes, nous plongeons au plus près de l’angoisse ressentie par Rachel, au plus près de sa colère aussi devant l’inhumanité et la cruauté des certains médias qui n’hésitent pas à livrer des pans entier de vie privée sans aucune pudeur, juste pour faire vendre …

Autant vous mettre en garde, si vous commencez ce thriller psychologique, ne comptez pas vous arrêter en chemin, c’est quasi impossible…

A glisser dans votre valise bien évidemment …

 

Au fond de l’eau, Paula Hawkins, Sonatine

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Julia n’a plus vraiment de contact avec sa sœur Nel depuis plusieurs années, et cela ne lui manque pas. Elle a fait sa vie de son côté, et ne semble pas trop souffrir de cet isolement familial.

Un jour pourtant, Nel l’appelle, mais Julia ne répond pas.

Une semaine plus tard, c’est la police qui sonne chez la jeune femme : on vient de retrouver le corps de Nel dans la rivière qui traverse Beckford, le village où Julia et Nel ont passé une partie de leur enfance.

Julia n’a pas le choix, elle doit retourner là-bas, dans cet endroit où elle a grandi, et dont elle n’a pas gardé que des souvenirs agréables, mais Nel laisse derrière elle Lena, sa fille à présent orpheline, et Julia doit s’occuper de cette nièce adolescente qu’elle ne connaît absolument pas.

Ce n’est donc pas de gaieté de cœur que la jeune femme s’installe dans la maison de sa sœur, dans ce village qu’elle n’a pas envie de revoir, juste à côté de cette rivière qui gronde et qui l’effraie tant.

Mais de quoi a-t-elle peur exactement ? D’affronter la mort de Nel, alors qu’on parle d’abord d’un suicide ?

De s’occuper d’une adolescente de 15 ans, pas très facile ?

D’être obligée de faire face à ce passé qu’elle a toujours fui et refusé de regarder en face ?

Non, ce qui la terrifie plus que tout, c’est cette rivière, ces eaux où il fait si bon se baigner en été, ces eaux à la fois délicieuses et mortelles, ces eaux qui semblent fasciner les habitants de Beckford alors que de très nombreuses tragédies s’y sont succédées depuis des années.

Paula Hawkins propose son deuxième roman, après le succès mondial rencontré avec « La fille du train » et ses 18 millions d’exemplaires déjà vendus.

C’est dire si ce deuxième roman était attendu avec beaucoup d’impatience.

Paula Hawkins qui signe un très efficace suspense psychologique : jusqu’aux dernières pages, impossible de deviner le fin mot de l’histoire. Un très beau portrait de trois femmes, Julia, Lena et Nel, trois femmes en recherche d’elles-mêmes, face à ce passé toujours si présent dans leur quotidien.

Trois femmes qui tentent de remonter à la surface …

L’écriture d’Hawkins est rapide, fluide, la construction maîtrisée :  en donnant successivement  la parole à tous les personnages Paula Hawkins renforce encore le suspense.

« Au fond de l’eau » ou la confirmation d’un véritable talent.

Une autre vie, SJ Watson, Pocket

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Femme au foyer à Londres, épouse d’un chirurgien, Julia mène ce qu’on appelle une vie bien rangée, avec son mari et son fils adolescent.

Les choses changent quand elle apprend la mort de sa jeune soeur Kate, qui vivait à Paris, et qui aurait été agressée près du Canal de l’Ourcq.

Passé le choc, Julia se rend compte qu’elle n’arrive pas à faire le deuil de cette soeur avec qui elle s’était un peu brouillée, et décide de se rendre à Paris pour essayer d’en savoir un peu plus sur la vie de sa cadette.

Et là, elle se rend compte que Kate ne serait peut-être pas celle qu’on croyait. En se renseignant, elle constate que Kate fréquentait assidûment certains sites de rencontres en ligne et décide alors de s’inscrire, sous l’identité de sa soeur, sur ces sites, certaine que cela l’aidera à y voir plus clair sur les circonstances de cette mort violente.

A ses risques et périls, car elle va très vite se rendre compte que ce n’était pas vraiment une bonne idée. Elle va prendre des risques,  peut-être trop,  en goûtant à une vie qui n’est pas la sienne …

La descente aux enfers n’est pas loin …

Avec quelles conséquences ? C’est à découvrir dans cet excellent thriller psychologique qui confirme tout le bien qu’on pensait de Watson, qui avait déjà enchanté avec  »Avant d’aller dormir ».

Watson qui devient incontestablement une des maîtres du genre…

 

Ma meilleure ennemie, Paula Daly, Cherche-Midi

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Ces deux-là se connaissent depuis le lycée : Natty et Sean, un couple plus que solide, deux enfants, des travailleurs acharnés qui ont bossé très dur pour pouvoir acheter un petit hôtel dans le Nord Ouest de l’Angleterre.

Une gestion qui leur prend beaucoup de temps. Peut-être un peu trop. Sean, en tout cas, se sent un peu délaissé par son épouse, qui, c’est vrai, elle le reconnaît elle-même, travaille beaucoup. Ses journées sont très très longues : entre ses filles et l’hôtel, Natty ne sait plus vraiment où donner de la tête.

Quand l’école d’une de leurs deux filles appelle un soir pour expliquer que la plus jeune, en voyage scolaire en France, vient d’être hospitalisée pour une péritonite, c’est Natty qui se rend à son chevet.

Natty qui demande à sa meilleure amie, Eve, une psychologue de renom, de veiller sur le reste de sa famille.

Quelques jours plus tard, quand elle rentre chez elle, rassurée sur l’état de son ado, c’est le choc : son mari lui annonce qu’il veut divorcer, parce qu’il est tombé amoureux d’une autre, et que cette autre, c’est Eve.

Le cauchemar continue quand Natty doit quitter le domicile conjugal, en voyant son ancienne amie s’installer dans ses meubles, sans le moindre scrupule.

Comment réagir face à un tel séisme, à fortiori quand vous recevez un courrier qui vous explique que celle qui vous a piqué l’homme que vous aimez n’en est pas à son coup d’essai  ?

Réponse dans cet excellent thriller psychologique, très énervant, mais impossible à lâcher. Un thriller qui confirme, après  »la faute », paru au Cherche Midi en 2014, que Paula Daly est bien l’un de ces talents britanniques qui commence à compter en librairies.

 

 

 

 

Partir, Tina Seskis, Pocket

9782266250900

Ce jour-là, c’est un matin presque comme tous les autres à Manchester. Sauf que, quand Ben Coleman ouvre un oeil, il a beau chercher , sa femme Emily n’est pas près de lui dans leur lit.

Elle n’est pas non plus dans leur maison. Ben commence alors à la chercher, sans trop s’inquiéter. Enfin, au début.

Quasi au même moment, Emily arrive à Londres, en train. Elle laisse derrière elle son mari adoré, son petit garçon de deux ans qu’elle aime plus que tout. Elle abandonne aussi son travail, un boulot de juriste. Emily pourtant avait l’air radieuse et parfaitement comblée par la vie.

Avec quelques économies en poche, elle s’installe dans un appartement miteux qui ne ressemble en rien à la confortable maison qu’elle vient de quitter. Elle prend aussi une fausse identité : elle s’appellera désormais Catherine Brown. Elle trouve également un job sans perspective de carrière, l’important est de pouvoir juste assurer sa subsistance.

Emily qui a donc choisi de faire ce que des centaines de personnes font chaque année : disparaître de la circulation, complètement, abandonner sa vie d’avant et son passé qui peut parfois être très, trop, lourd à porter.

On l’imagine, la jeune femme ne fait pas ça de gaieté de coeur . Mais que fuit-elle exactement ?

C’est à découvrir dans cet excellent thriller psychologique : un premier roman qui a fait un carton en Grande-Bretagne à sa sortie : les personnages sont attachants, le suspense constant au fil des pages, l’intrigue bien ficelée : que demander de plus ?

Lignes de fuite, Val Mc Dermid, J’ai lu

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En transit à l’aéroport de Chicago, avant de s’envoler pour des vacances en Californie, Stéphanie Hanker s’apprête à prendre l’avion avec son fils, le petit Jimmy.

Au moment de passer le portique de sécurité, elle sonne.

Comme d’habitude quand elle prend l’avion : les broches métalliques de sa jambe déclenchent l’alarme à chaque passage. Elle se dirige donc vers la cabine pour être fouillée, en essayant de ne pas perdre son fils des yeux. Et là, l’horreur : elle voit Jimmy se faire embarquer par un homme en uniforme …

La jeune femme se met alors à hurler pour attirer l’attention des forces de l’ordre qui la croient dérangée et qui ne trouvent rien de mieux que la coller par terre en attendant qu’elle se calme.

Le cauchemar commence pour Stéphanie : quand  le FBI l’écoute enfin,  et que les vidéos de surveillance confirment ce qu’elle s’évertue à dire depuis de longues minutes,  le ravisseur a eu le temps de filer et de précieux moments ont été perdus pour le début de cette enquête.

Qui en voudrait à Stéphanie, cette jeune femme écrivain de l’ombre, nègre en fait : c’est elle qui écrit les biographies de nombreuses personnalités du show business, de sportifs ou de politiques en vue ?

Qui lui en voudrait au point d’enlever ce petit bout qui représente toute sa vie ?

C’est dans son passé qu’il faudra plonger pour essayer de retrouver Jimmy : son passé et le monde de la télé-réalité qu’elle a fréquenté il y a plusieurs années : un monde à part, avec ses codes, ses paillettes, son argent facile, sa misère intellectuelle crasse.

L’enquête est compliquée, pleine de rebondissements.

Ce qui rend le roman addictif.

Complètement .

Un des meilleurs de Mc Dermid.