Mon Amérique, 50 portraits de légende, Philippe Labro, collection Points

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Il y avait longtemps que Philippe Labro voulait rendre hommage à ces héros qui l’ont accompagné à dix-huit ans quand il a débarqué en Virginie pour étudier et ensuite voyager à travers cette Amérique qui le fascine tant.

Le journaliste écrivain en a finalement choisi cinquante. D’une manière plus ou moins aléatoire précise-t-il. « Il m’a fallu procéder à de cruelles impasses et risquer les apostrophes : pourquoi celui-ci et pas celui-là ? Pourquoi préférer Louis Armstrong à Miles Davis, Hemingway à Dos Passos (…) Dylan à Springsteen (…) Pourquoi ignorer certains contemporains ? (…) Parce que c’est eux, parce que c’est moi. »

Et Labro poursuit :  »Mes Américains sont des rebelles, des mavericks, des empêcheurs de tourner en rond … Ils ont bousculé l’ordre établi avec courage et inventivité. »

Parmi ces cinquante portraits, on trouve ceux de Mohamed Ali, Woody Allen, Marlon Brando, Al Capone, Amelia Earhart, Katharine Hepburn, Edward Hooper, JFK, Robert de Niro ou encore Orson Welles. Rien que des légendes, Labro avait prévenu !

Libre à vous de les lire dans l’ordre alphabétique dans lequel ils sont présentés.

Libre à vous de piocher où bon vous semble au gré de vos envies.

Libre à vous encore de les lire en une après-midi au coin du feu, ou choisir de faire durer le plaisir, un peu comme on laisserait fondre un caramel beurre salé ou un chocolat sur la langue, en réservant un de ces portraits par jour.

Parce que la sensation ressentie est la même : un vrai moment de bonheur.

L’insouciance, Karine Tuil, Gallimard

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Romain Roller est lieutenant dans l’armée française. De retour d’Afghanistan, il ne va pas bien. Plusieurs de ses hommes ont été tués ou très grièvement blessés, et il n’a pas pu l’empêcher.

En séjour de décompression dans un Palace chypriote, il fait la connaissance d’une journaliste avec qui il a une liaison. Elle s’appelle Marion, elle est l’épouse de François Vély : un homme d’affaires très en vue, fils d’une ancien ministre et résistant juif.

A Paris, Romain et Marion se revoient alors que François devient très rapidement la cible des médias qui l’accusent de racisme, après qu’il ait posé pour un magazine assis sur une œuvre d’art représentant une femme noire. Le tollé est général, de quoi menacer et complètement ruiner sa réputation. De quoi surtout faire crouler l’empire financier qu’il a mis des années à construire.

C’est Osman, un des amis d’enfance de Romain qui va prendre publiquement sa défense. Osman, fils d’immigrés ivoiriens. Une personnalité politique montante depuis les émeutes dans les banlieues en 2005. Osman qui conseille le Président de la République. Osman qui navigue à présent dans les coulisses du pouvoir et de l’Elysée.

Comment ces quatre-là vont-ils vivre ce tourbillon qui les entraîne inéluctablement vers les tourments ? Comment vont-ils faire face à cette déferlante médiatique qui pourrait bien tous les emporter ?

Réponse dans ce roman magistral. Fascinant. Si cruellement contemporain.

Peut-être le meilleur de cette rentrée littéraire.